Après l'école primaire et le collège, François Hollande a annoncé qu'il voulait réformer le lycée. Pour autant, le projet de réforme n'est pas des plus rassurants.
Atlantico : En déplacement à Orléans à l'occasion de la rentrée scolaire, François Hollande a déclaré qu'une réforme du lycée générale et professionnel était "la prochaine étape", après les rythmes scolaires et le collège. Alors que toute réforme de ce type peut sembler périlleuse pour chaque gouvernement, avec ses risques de mobilisations lycéennes, est-il réellement envisageable de débuter une telle réforme à l'aube d'une campagne électorale ?
Jean-Rémi Girard : Je suis convaincu que le ministère a déjà une réforme du lycée dans ses cartons, du moins dans ses grandes lignes. En revanche, il est peu probable que le chantier soit lancé juste avant l'élection présidentielle. On a déjà vu que la réforme du collège suscite, et ce pour d'excellentes raisons pédagogiques, un très fort rejet chez la majorité des professeurs : il n'est pas certain que le gouvernement ait envie de renouveler l'expérience. D'autre part, la précédente réforme date de 2010 : peut-être pourrait-on laisser un peu souffler les collègues avant de leur faire avaler de force une nouvelle louche de la même potion amère ?
Toutefois, après la présidentielle, il est très probable que l'on y ait droit, quelle que soit la couleur politique du président ou de la présidente élu(e). La technostructure du ministère fonctionne toute seule, et propose en la matière les mêmes réformes, que le gouvernement soit de droite ou de gauche. C'est une très belle illustration de la "réformite" dans l'Éducation nationale : les cadres du ministère ne cessent de réformer leur réforme précédente, empirant chaque fois un peu plus le fonctionnement de l'École.
Que pourrait annoncer le gouvernement dans cette nouvelle réforme du lycée ? Existe-t-il d'ores et déjà des pistes de travail en ce (...)lire la suite sur Atlantico