Depuis son départ du Front national, le 21 septembre, Florian Philippot prend soin de ne pas attaquer Marine Le Pen personnellement. Mais cette stratégie n’empêche pas l’ancien vice-président du parti d’extrême droite, qui a annoncé, vendredi 29 septembre, que son association Les Patriotes devenait « une formation politique », de taper à bras raccourcis sur la formation lepéniste dans son ensemble, et sur les personnes qui entourent la députée du Pas-de-Calais en particulier. Des conseillers qui pousseraient, selon Florian Philippot, le Front national sur une voie de « rétrécissement » et de « retour en arrière »,sans que Marine Le Pen n’y trouve rien à redire… Ce qui revient à s’en prendre indirectement à son ancienne complice. Et permet de soulever dans le même temps une réelle question, qui devrait être tranchée dans les mois à venir : délesté du représentant de son aile social-souverainiste, le FN va-t-il s’engager sur une voie plus identitaire, pour ne pas dire plus radicale ?
La charge de l’ex-chevénementiste s’est faite plus précise, mercredi. Comparé à l’ancien « félon » Bruno Mégret, sur le plateau du « Talk » du Figaro, le député européen a lâché : « Mégret, c’est eux. Qui dirige le Front national aujourd’hui ? Tous les mégrétistes ! Et d’ailleurs, ils appliquent le schéma politique et idéologique de Mégret, c’est-à-dire un petit confetti idéologique de plus en plus radical. » Bien que partisan d’un désenclavement de la « famille nationale » et d’alliances avec la droite traditionnelle, le président du Mouvement national républicain (MNR) s’était retrouvé entouré de la frange dure de l’extrême droite après la scission du Front national à la fin des années 1990. Par son propos, M. Philippot vise principalement trois hommes qui se trouvent aujourd’hui aux avant-postes au FN et sont passés au MNR : le secrétaire général frontiste Nicolas Bay, le député du Pas-de-Calais Bruno Bilde...
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