Les marques occidentales peuvent-elles développer des vêtements islamiques ? Le débat a enflammé les esprits mercredi, la ministre des Droits des femmes qualifiant d'"irresponsable" cette stratégie, tandis que des musulmans jugeaient "stigmatisante" cette polémique, commentée jusque dans les milieux de la mode.
Laurence Rossignol, interrogée sur le développement par plusieurs enseignes, telles Uniqlo et Marks&Spencer, de vêtements recherchés par des musulmanes pratiquantes, comme le hijab (foulard encadrant le visage sans le dissimuler) ou le "burkini" (maillot de bain couvrant aussi les cheveux), a jugé que c'était "irresponsable de la part de ces marques".
"Lorsque des marques investissent ce marché (...) parce qu'il est lucratif, un marché pour les pays d'Europe, pas un marché pour les pays du Golfe (...), elles se mettent en retrait de leur responsabilité sociale, et d'un certain point de vue font la promotion de l'enfermement du corps des femmes", a fait valoir la ministre des Droits des femmes sur RMC et RMC Découverte.
Le sujet n'a pas laissé les stars du luxe indifférents. "Je suis scandalisé. Moi qui ai été près de 40 ans au côté de Yves Saint Laurent, j'ai toujours cru qu'un créateur de mode était là pour embellir les femmes, pour leur donner la liberté, pas pour être le complice de cette dictature qui impose cette chose abominable qui fait qu'on cache les femmes, qu'on leur fait vivre une vie dissimulée", s'est emporté Pierre Bergé sur Europe 1.
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