Julia Reda, députée européenne du Parti Pirate, a pu se procurer la copie d'une étude commandée en 2015 par la Commission européenne au cabinet néerlandais Ecory, portant sur les effets du piratage. Une étude dont, étrangement, les conclusions n'ont jamais été rendues publiques. Les raisons de ce passage sous silence ? Ce rapport de 304 pages, payé 360 000 € par la Commission, s'avère aller à l'encontre du message généralement véhiculé, à savoir que le piratage nuit aux ventes.
En effet, si l'on se fie aux données analysées par Ecory et à la vaste étude de marché menée, il serait impossible de valider statistiquement l'impact du piratage sur les ventes, que ce soit dans les domaines du film, de la musique, du livre ou encore des jeux vidéo. Ecory tempère tout de même ce constat, expliquant : "Cela ne veut pas dire que le piratage n'a aucun effet, seulement que l'analyse statistique ne peut prouver de manière fiable qu'un effet existe".
Le rapport indique même, par endroits, que le téléchargement illégal peut dans certains cas être positif pour les ventes. C'est notamment le cas pour les jeux vidéo, domaine dans lequel le piratage peut générer des ventes dans un second temps (notamment chez les joueurs qui veulent accéder à des contenus difficiles à obtenir illégalement, ou aux modes de jeu en ligne). À l'inverse, le seul cas dans lequel l'impact du piratage est clairement négatif concerne le cinéma et ses blockbusters : "Pour dix films récents regardés illégalement, quatre films de moins sont consommés légalement".
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