L'Arkansas a procédé lundi soir à une double exécution très controversée de deux condamnés à mort, une première aux États-Unis depuis 17 ans.
L’Arkansas a procédé lundi à deux exécutions de condamnés à mort d’affilée, devenant ainsi le premier État américain en 17 ans à ôter la vie le même jour à plus d’un prisonnier. Le meurtrier Marcel Williams, 46 ans, a été prononcé mort à 03?h?33 GMT, quelque trois heures après l’exécution d’un autre assassin, Jack Jones, âgé de 52 ans.
Les deux hommes font partie des huit condamnés à mort que l’État avait initialement prévu d’exécuter sur 11 jours au cours du mois, une décision motivée par l’imminente arrivée à expiration de ses stocks de midazolam, un sédatif utilisé dans le cadre du protocole de mise à mort en vigueur, fondé sur trois produits.
Quatre de ces exécutions ont été suspendues sur ordre du tribunal. À la fin de la semaine dernière, l’Arkansas a procédé à sa première exécution d’un condamné à mort en douze ans. Jack Jones avait été reconnu coupable du viol et d’assassinat de Mary Philips, âgée de 34 ans, en 1995 et de tentative de meurtre de sa fille de 11 ans. Il avait également été reconnu coupable de viol et de meurtre en Floride.
Marcel Williams avait été reconnu coupable en 1997 de l’enlèvement, du viol et de meurtre de Stacy Errickson, 22 ans. Il avait également enlevé et violé deux autres femmes. Outre les deux exécutions réalisées ce lundi, une dernière est prévue le 27 avril.
Niveau d'inconscience controversé
Le dernier État américain à avoir exécuté deux détenus en un jour est le Texas, le 9 août 2000. Juste après la mort de Jack Jones lundi soir, les avocats de Marcel Williams ont lancé un ultime appel en justice, affirmant que cette première exécution ne s'était pas bien déroulée.
Les agents pénitentiaires ont d'abord selon eux échoué à poser un cathéter central au niveau du cou de Jones, étant forcés de se rabattre sur la pose de deux voies veineuses périphériques sur les bras du détenu.
Six à sept minutes après l'injection du premier produit censé plonger dans une profonde inconscience le prisonnier, celui-ci « remuait ses lèvres et luttait pour respirer », ont-ils écrit dans leur recours.
Veillée funèbre à l'extérieur de la prison
La juge fédérale Kristine Baker a alors pris une injonction de suspension temporaire de la deuxième exécution prévue, le temps d'examiner la validité de ces arguments.
L'État a de son côté dénoncé des affirmations « complètement infondées » en assurant que la première exécution s'était déroulée dans les règles.
Une fois l'injonction levée, Marcel Williams a été mis à mort tandis que des militants contre la peine capitale tenaient une veillée funèbre à l'extérieur de la prison.
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