Un campement insalubre de plus d'un millier de migrants qui s'était récemment reconstitué dans le nord de Paris était en cours d'évacuation vendredi matin, 26e opération de "mise à l'abri" en un an.
Il y a eu peu après le début de l'opération, qui a démarré vers 06H30, des mouvements de foule. Les gens se pressent, veulent monter dans les bus qui arrivent au compte-goutte. Les forces de l'ordre qui les contiennent les ont repoussés en utilisant des bombes lacrymogènes.
Les cars doivent les conduire dans des centres d'hébergement en Ile-de-France et en province. 1.500 places ont été mobilisées, dont environ 500 en gymnase.
Entre 1.200 et 1.400 personnes, pour la plupart des hommes, originaires d'Erythrée, de Somalie ou d'Afghanistan, avaient été recensées ces derniers jours dans ce campement situé entre les stations de métro Jaurès et Colonel Fabien, à cheval sur les Xe et XIXe arrondissements.
Mubarak Abdullah vient du Soudan avec sa femme et ses deux enfants en bas âge, aux mines fatiguées. "J'ai besoin d'aide", explique-t-il en anglais avant de monter dans un des premiers cars affrétés.
Mahamat Moussa, 19 ans vient lui du Tchad, qu'il a quitté à cause des "problèmes ethniques", dit-il. Il est en France depuis dix mois. Dans le camp "c'est très difficile, on n'a pas de couvertures, de douches, de toilettes. Moi je dors sur un carton, ma capuche sur la tête".
La foule s'était installée progressivement sur le terre-plein central envahi par des centaines de tentes et de matelas, au milieu des détritus et des flaques d'urine. A quelques mètres se trouvent des locaux de France terre d'asile, où les migrants font leur première demande d'enregistrement.
Lire la suite : Paris: nouvelle évacuation d'un campement d'un millier de migrants