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Le SCAF, dont les maîtres d’œuvre sont Dassault Aviation et Airbus, doit succéder aux Rafale et aux Eurofighter à partir de 2040. En Allemagne, ce programme ne fait pas l’unanimité.

C’est la première pièce concrète du « Système de combat aérien du futur » (SCAF) européen, dont les maîtres d’œuvre sont Dassault Aviation et Airbus. Les ministres de la défense allemande et française, Ursula von der Leyen et Florence Parly, devaient notifier aux deux avionneurs, mercredi 6 février, le premier contrat d’études du projet. Elles ont en outre lancé le partenariat industriel sur le moteur du prochain appareil.

Il s’agit de concevoir les bombardiers militaires dits de « sixième génération » pour succéder aux Rafale et aux Eurofighter, ceux qui équiperont les forces armées à partir de 2040 et seront opérationnels jusqu’à la fin du siècle. Un prototype capable de voler est attendu pour 2025.

65 millions d’euros sur deux ans

Sur le site de l’industriel Safran à Gennevilliers près de Paris, les deux ministres ont ainsi notifié le contrat d’études d’architecture et de conception du SCAF, pour 65 millions d’euros sur deux ans. « Ce sont les études tangibles qui commencent, nous avons avancé en un temps record », se réjouit-on dans l’entourage de Mme Parly. Les deux pays ont convenu en 2018 que la France sera la nation leader du SCAF, tandis l’Allemagne pilotera l’autre projet phare de la coopération militaire bilatérale, celui du char de combat futur.

Un accord établissant la répartition des tâches entre le motoriste français Safran et son partenaire allemand MTU a également été officialisé mercredi. Le cabinet de Mme Parly précise avoir travaillé avec son homologue selon le principe du « best athlet » – celui qui détient les compétences réalise –, une manière de ne pas reproduire les erreurs du programme de l’avion de transport A400M.

Safran Aircraft Engines sera responsable de l’architecture du moteur et de son intégration dans l’avion, l’allemand MTU des services et de la maintenance. Pour ce qui est de la construction même, Safran s’occupera des parties chaudes du moteur et des turbines haute pression, MTU du reste. L’objectif est de tester un engin entre 2025 et 2027, pour un premier vol en 2038 sur les avions existants.

Enjeux considérables

Safran se voit par ailleurs notifier par la France pour 115 millions d’euros le programme d’études amont « Turenne 2 ». Dans le futur avion, que l’on prévoit plus puissant et plus furtif, le moteur subira des conditions de température plus élevées (2 100 degrés pour le SCAF contre 1 850 degrés pour celui du Rafale actuel). Il faut élaborer des alliages, des protections, des circuits de refroidissement spécifiques.


Lire la suite : Paris et Berlin lancent l’avion de combat du futur


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