Le gouvernement envisage de tester la notation des produits sur la base de leur durabilité, de sorte à contrer le phénomène d'obsolescence programmée — qui est un délit en France.
Alors que l'obsolescence programmée fait de plus en plus débat, le gouvernement réfléchit actuellement à imposer une note relative à la durabilité des produits électroniques, sur le modèle de l'étiquette énergétique. C'est une proposition sur laquelle travaille Brune Poirson, secrétaire d'État à la transition écologique et solidaire. En visite dans une entreprise de recyclage, elle a évoqué ce dispositif, qui pourrait s'appuyer sur une dizaine de mesures techniques débouchant sur l'attribution d'une note indicative fiable pour les consommateurs.
Selon la ministre, ce dispositif permettrait aux consommateurs de faire leur choix entre deux produits de gamme et prix équivalents en faveur de celui qui offrira potentiellement la durée de vie la plus longue, voire les poussera peut-être à envisager l'achat d'un produit un peu plus cher si ce dernier s'avère disposer d'une meilleure note d'obsolescence. Parmi les critères qui seront pris en compte dans la notation finale (sur 10) interviendront la robustesse du produit ou encore sa réparabilité. La ministre dit ainsi vouloir lutter contre "une double aberration", à la fois écologique et économique. "60 % des ménages qui ont un appareil cassé ne le font pas réparer si le coût de la réparation est trop élevé. Et c'est une forme de gaspillage", commente-t-elle.
S'il venait à être mis en place, ce dispositif ne serait malheureusement pas imposé d'emblée aux fabricants, et ne reposerait pas — au départ tout du moins — sur l'intervention de laboratoires de notation indépendants. En effet, Brune Poirson envisage de le lancer sur la base du volontariat jusqu'au 1er janvier 2020, afin de le tester. En fonction des résultats obtenus, la note de durabilité pourrait devenir obligatoire et s'imposer aux fabricants de produits électroniques et électroménagers, selon des modalités finales qui devront être définies. Une consultation publique a été ouverte sur ce thème dans le cadre de la Feuille de route de l'économie circulaire.
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