Alors que la perspective d'un bloqueur de publicité intégré à Chrome et contrôlé par Google tend à susciter l'inquiétude de certains, le géant du Net a dégainé quelques chiffres pour rassurer la concurrence : moins d'un pourcent des sites devrait voir une différence.
D'aucuns craignaient que Google n'utilise son bloqueur de publicité pour affaiblir les régies concurrentes. Si les chiffres rapportés par Axios et attribués à ce même Google sont justes, il n'en sera très probablement rien. En effet, sur un panel de plus de 100 000 sites surveillés, notamment aux États-Unis et en Europe, le géant aurait déterminé que seule une petite fraction, à savoir 0,9 %, serait en situation d'échec vis-à-vis des règles appliquées. En d'autres termes, la proportion de sites faisant l'objet d'un blocage n'atteindrait même pas le seuil symbolique de 1 %. En parallèle, 0,5 % des sites de ce panel seraient légèrement hors des clous, en situation dite "d'avertissement" — ce qui ne se traduira en pratique par aucune sanction. En effet, Google ne prévoit aucun blocage dans un premier temps pour moins de 7,5 % de publicités indélicates sur un site. Cette tolérance est appelée à descendre, à terme, à 2,5 %.Se référant aux standards fixés par la Coalition for Better Ads ("coalition pour de meilleures publicités"), qu'elle assure respecter à la lettre avec son bloqueur, la filiale d'Alphabet aurait observé au fil des derniers mois une nette amélioration des pratiques en matière de format publicitaire. 37 % des sites considérés comme en situation d'abus auraient corrigé le tir, ce qui peut naturellement s'expliquer, en tout cas en partie, par la peur de voir leurs publicités bloquées sur le principal navigateur du marché. De grands sites, comme ceux du LA Times, du Chicago Tribune et celui de Forbes feraient partie de ces nouveaux bons élèves.
Pour Google, il est bien évidemment important de ne pas passer pour le méchant de l'histoire, et encore moins pour une firme qui abuse de sa position pour écraser la concurrence. Ce n'est pas un hasard, notamment, si le bloqueur de publicité n'a toujours pas montré le bout de son nez après deux ans de développement — le géant a toujours eu l'intention de laisser le temps aux régies de se préparer. Cela ne l'empêche pas, par ailleurs, de justifier régulièrement sa démarche. D'après ses statistiques, cinq milliards de publicités ont été réduites au silence par la fonction dédiée en 2017 et quelque 20 % des commentaires des utilisateurs de Chrome font remonter des problèmes de publicité indésirable. Reste à voir si ces chiffres diminueront lorsque le bloqueur sera effectivement déployé, à compter du 15 février prochain.
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