Forte d'un lancement réussi il y a un an, l'architecture processeur Zen continue d'être cuisinée à toutes les sauces par AMD. Après s'être attaqué aux ordinateurs de bureau avec les premiers Ryzen, au très haut de gamme avec les Ryzen Threadripper et aux ordinateurs portables en toute fin d'année dernière, la firme revient avec Raven Ridge, sa première série d'APU qui combine un processeur Ryzen à un iGPU Vega. Les Ryzen 2000G s'attaquent ainsi frontalement aux Pentium G et autres Core i3 sur le juteux marché de l'entrée de gamme et des ordinateurs bureautiques.
Pour réaliser les Ryzen 2000G, AMD n'a pas vraiment changé sa recette du côté architectural. En effet, le processeur utilisé repose toujours sur une architecture Zen de première génération, et c'est toujours un procédé de gravure de 14 nm qui est utilisé. Aucune retouche n'a donc été opérée, mais plutôt quelques maigres ajustements au niveau de la répartition des cœurs.En effet, nous rappelons qu'avec Ryzen, AMD procède par blocs processeurs nommés CCX. Ces blocs intègrent 4 cœurs et il est possible d'en cumuler plusieurs pour réaliser des processeurs comportant jusqu'à 16 cœurs — la communication inter-CCX passant alors via un lien nommé Infinity Fabric. Dans la pratique, AMD avait jusqu'ici décidé d'utiliser 2 CCX sur ses processeurs à 4 cœurs, désactivant donc 2 cœurs sur chacun des CCX en présence.
Avec Raven Ridge, la firme change son fusil d'épaule : les Ryzen 5 2400G et Ryzen 3 2200G (les deux premières références de la série) ne recourent qu'à un seul bloc CCX, alors qu'ils comptent 4 cœurs CPU. Ce changement est motivé par la volonté d'AMD de ne pas faire exploser la taille du die (le circuit imprimé en quelque sorte) de ses nouvelles puces et ce n'est pas sans incidence. En effet, les CCX embarquant 4 Mo de mémoire L3, on passe de 8 Mo sur les Ryzen 1000 à 4 Mo sur les nouveaux Ryzen 2000G. L'incidence serait selon AMD assez faible — masquée sans doute par la montée en fréquence des nouvelles références.
Un lien Infinity Fabric est utilisé pour faire dialoguer le CPU et l'iGPU avec le reste du système.
Voilà pour le tour des maigres évolutions de la partie processeur de ces puces. Nous en venons donc au point le plus intéressant : l'iGPU. En effet, avec sa première série Ryzen, AMD avait fait le choix de ne proposer que des puces sans circuit graphique intégré, obligeant donc l'utilisateur à acquérir et utiliser une carte graphique dédiée ("discrète" dans le jargon). Sur un ordinateur destiné au jeu vidéo, ce n'est pas très important, puisque l'utilisateur va de toute manière jeter son dévolu sur une GeForce ou une Radeon, que son processeur ait ou non un iGPU. Sur une machine d'entrée de gamme ou destinée à un usage bureautique, c'est une tout autre histoire. L'ajout d'une carte graphique entraîne un surcoût d'une cinquantaine d'euros a minima, soit bien souvent 10 % du prix d'une telle machine.
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