Le président de l’Association des paralysés de France (APF), Alain Rochon, présente le bilan « emploi » des personnes en situation de handicap, à la veille de la 21e Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, qui se tient du 13 au 19 novembre. Il évoque des pistes pour redresser la situation.
Le taux de chômage commence à baisser en France, la croissance du PIB augmente, qu’en est-il pour les personnes en situation de handicap ?
Le constat est amer : le nombre de demandeurs d’emploi en situation de handicap ne cesse de progresser alors que leur taux d’emploi reste à la traîne. Seul un tiers est dans l’emploi, contre deux tiers pour les valides. Dans le secteur privé, le taux d’emploi des personnes en situation de handicap atteint péniblement les 3,3 % au lieu du quota de 6 % des effectifs requis par la loi de 1987 pour les entreprises d’au moins 20 salariés. Le secteur public fait un peu mieux avec un taux d’emploi de 5,17 %, mais avec des modalités de décompte différentes.
Enfin, 8 % des entreprises n’emploient aucune personne en situation de handicap et préfèrent payer. Elles doivent, en effet, verser une contribution à l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph) si elles ne répondent pas, en tout ou en partie, à l’obligation légale.
Pourtant le nombre de personnes handicapées qui sont en emploi, secteurs privé et public confondus, atteint presque le million, selon l’Insee…
Oui, et leur nombre a été multiplié par deux depuis 2005. Mais, en parallèle, 495 000 personnes en situation de handicap étaient inscrites à Pôle emploi à la fin mars 2017, et elles se trouvent dans les catégories les plus difficiles en termes d’emploi, à savoir les seniors et les chômeurs de longue durée.
Les demandeurs d’emploi handicapés restent beaucoup plus longtemps au chômage, avec 801 jours contre 597 pour...