Par un effet domino, l'extinction d'une espèce peut en entraîner d'autres. Des chercheurs montrent qu'il y a plus de risque d'extinctions en cascade lorsqu'aucune espèce ne vient boucher le trou laissé par la disparition d'une autre.
Les activités humaines continuent de causer la disparition d’espèces, au point de provoquer la sixième extinction de masse de l'histoire de la planète. Or, cette perte de biodiversité pourrait avoir des conséquences dramatiques. Des chercheurs de l'université d'Exeter (Royaume-Uni) ont réalisé des prédictions en travaillant sur des communautés de plantes et d'insectes, notamment la guêpe parasitoïde Aphidius megourae. S'ils retiraient une espèce de guêpes de l'écosystème, d'autres espèces indirectement liées pouvaient disparaître.
Pour Dirk Sanders, de l'université d'Exeter, « les interactions entre les espèces sont importantes pour la stabilité de l'écosystème ». Il ajoute : « Et parce que les espèces sont interconnectées par de multiples interactions, un impact sur une espèce peut également affecter les autres ». Tout dépend de l'importance du réseau de la chaîne alimentaire dans laquelle se trouve l'espèce qui disparaît.
La perte de biodiversité accroît la vulnérabilité de l'écosystème
Quand un réseau alimentaire est complexe, avec une biodiversité importante, une espèce peut plus facilement en remplacer une autre : il y a moins de risque d'extinctions en cascade. En revanche, si des espèces disparaissent et que l'écosystème devient plus simple, les espèces restantes sont plus vulnérables et le risque de nouvelles extinctions est plus grand.
Le communiqué de l’université prend aussi l'exemple des prédateurs : si le loup disparaît dans un massif montagneux, les grands herbivores comme les cerfs seront plus nombreux et mangeront ainsi plus de plantes. La végétation va alors manquer pour nourrir d'autres espèces, comme des lapins ou des insectes, qui seront alors menacés.
La moitié des espèces pourraient disparaître avant la fin du siècle
Article de Xavier Demeersman paru le 6 mars 2017
Si rien n'est fait rapidement, la moitié des espèces vivantes pourraient disparaître avant la fin du XXIe siècle., affirment des scientifiques réunis au Vatican sur le thème des extinctions biologiques. Leur disparition est irréversible, ont-ils rappelé, en expliquant combien elles nous sont utiles.
« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs » avait déclaré en 2002 le président Jacques Chirac au sujet du changement climatique en ouverture de son discours devant l'assemblée plénière du IVeSommet de la Terre à Johannesburg. La phrase, qui a frappé les esprits, aurait été inspirée par les paroles de la célèbre chanson Beds are Burning de Midnight Oil : « How do we sleep while our beds are burning » (comment peut-on dormir alors que nos lits sont en train de brûler). Quinze ans plus tard, cette assertion est plus que jamais d'actualité. On serait tenté d'ajouter : comment peut-on dormir alors que la moitié de toutes les espèces vivantes sur Terre, animales et végétales, terrestres et marines, pourraient disparaitre avant la fin de ce siècle ?
C'est ce vers quoi nous nous dirigeons à grands pas, si rien n'est fait, ont conclu les biologistes, écologues et économistes qui se sont réunis entre le 27 février et le premier mars à la Casina Pio IV dans la cité du Vatican, pour le colloque international Biological Extinction organisé par le pape François 1er, que l'on sait préoccupé par les questions écologiques. « Le tissu vivant du monde glisse entre nos doigts sans que nous nous en souciions beaucoup » ont déploré les organisateurs.
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