Accélération sur le front fiscal. Selon les informations de franceinfo et du quotidien Les Échos, l'exécutif prévoit en effet de mettre en place deux de ses mesures phares dès l'année prochaine: la réforme de l'ISF et l'exonération de la taxe d'habitation pour les ménages les plus modestes. Des informations qui nous ont été confirmées par une source ministérielle, ce lundi. C'est le président de la République, Emmanuel Macron qui aurait tranché dimanche l'après-midi, avec l'accord du premier ministre Édouard Philippe, et décidé que les deux mesures seront inscrites au budget pour 2018. La semaine dernière, le premier ministre avait pourtant annoncé leur report à l'année suivante. «Il faut arrêter cette petite musique de plus en plus forte, qui évoque de façon erronée une hausse des prélèvements obligatoires pour l'an prochain», justifie une source gouvernementale dans les colonnes du quotidien économique.
Pour rappel, la première mesure consiste à sortir le capital financier de l'impôt sur la fortune pour se concentrer sur le seul patrimoine immobilier. Un «impôt sur la fortune immobilière» sera ainsi créé. Si ce projet vise, à terme, à attirer les investisseurs, il devrait en revanche se traduire par un cruel manque à gagner pour les caisses de l'État, estimé à plus de 2 milliards d'euros.
Baisse de «la pression fiscale»... en 2018
La seconde réforme fiscale majeure et promesse de campagne du candidat Macron : l'exonération de la taxe d'habitation pour 80% des ménages contribuables. Pour bénéficier de cette fameuse exemption, le revenu fiscal ne devra pas dépasser 20.000 euros par an et par part (40.000 euros pour un couple). Objectif affiché, redonner du pouvoir d'achat aux Français, et en particulier aux plus modestes. Dans les faits, cette mesure sera mise en place par paliers pour un effacement total en 2020. La note risque d'être salée, puisqu'en année pleine elle devrait coûter dix milliards d'euros à l'État.
L'année prochaine promet ainsi d'être chargée sur le front fiscal. Dans une interview accordée journal du dimanche, le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, a aussi confirmé une baisse des prélèvements obligatoires de 7 milliards d'euros en 2018. Cette baisse sera répartie à hauteur de «6 milliards» d'euros sur le CICE et «1 milliard d'euros de crédits d'impôts. «Je suis convaincu qu'on peut à la fois baisser les dépenses publiques et baisser les impôts pour les Français et pour les entreprises. Je pense qu'on peut faire les deux en même temps», a de son côté précisé le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, interrogé en marge des rencontres économiques d'Aix-en-Provence.