Les rhinovirus et les entérovirus comptent parmi les plus importants agents pathogènes humains. Peut-être parce qu'aucun antiviral efficace n'est disponible pour l'instant. Mais des chercheurs viennent de leur découvrir ce qui semble bien constituer un talon d'Achille.
Les picornavirus sont des virus de petite taille. Ce sont par exemple les virus du rhume et de certaines gastro-entérites. Ils sont aussi responsables de la poliomyélite et de la méningite. Chaque année, pas moins d'un milliard de personnes en sont infectées. Et il n'existe aucun antiviral efficace.
Mais des chercheurs de l'université d'Helsinki (Finlande) et de Louvain (Belgique) viennent de mettre à jour une caractéristique commune à tous ces virus et qui pourrait permettre le développement de nouveaux médicaments. Une poche, comme une sorte d'indentation, qui n'avait encore jamais été observée à la surface des virus. Et dans laquelle un composé stabilisant peut venir se loger.
En lumière, une petite molécule médicamenteuse dans la poche d’un picornavirus. Le tout vu par cryomicroscopi électronique. © James Geraets, Université d’Helsinki
Empêcher la réplication des virus
Car, pour se répliquer, les virus doivent souvent changer de forme. Ainsi, trouver un moyen de stabiliser le virus dans une forme pourrait représenter une bonne stratégie pour empêcher la réplication virale. Et le composé mis au point par les chercheurs, lorsqu'il se loge dans la poche située en surface du virus, présente justement cette capacité à stabiliser le virus.
L'ennui est que les virus ont tendance à muter de manière à survivre à l'action d'un médicament. Mais les chercheurs pensent que la poche qu'ils ont découverte est suffisamment importante en matière de réplication virale ; les virus qui muteraient pour l'éliminer deviendraient de fait moins viables, rendant ainsi le futur nouvel antiviral à large spectre « plus résistant à la résistance ».
Source : Les principaux virus humains auraient un talon d’Achille