Les nouvelles révélations sur les enfants de l’ex-Premier ministre, qui auraient touché 84 000 euros selon «le Canard enchaîné», viennent encore ternir l’image du candidat LR.
Après la femme, les enfants… Selon les informations publiées ce mercredi par le Canard enchaîné, le candidat LR à la présidentielle, François Fillon, aurait non seulement embauché son épouse comme assistante parlementaire - pour des sommes totales proches du million d’euros -, mais également deux de ses rejetons, pour 84 000 euros.
Ainsi, lors de son passage comme sénateur à la Haute Assemblée, entre septembre 2005 et juin 2007, François Fillon aurait successivement recruté comme assistant sa fille aînée, Marie, puis son fils, Charles. La première, âgée de 23 ans au moment des faits, sera rémunérée près de 3 800 euros brut mensuels. Soit un total de 57 000 euros pendant les quinze mois que durera la collaboration avec son père. Au 1er janvier 2007, le fils, 23 ans, prend le relais, avec un salaire revu à la hausse (4 846 euros brut mensuels), tout en menant de front ses études de droit. Un joli pactole de 26 600 euros en six mois.
Crise avicole
Visiblement au courant de ces révélations à venir, François Fillon avait essayé de déminer le terrain, jeudi sur TF1, en affirmant : «Lorsque j’étais sénateur, il m’est arrivé de rémunérer, pour des missions précises, deux de mes enfants qui étaient avocats, en raison de leurs compétences.» Une communication pour le moins malheureuse. Si les informations du Canard se confirment, cette déclaration comporterait deux mensonges. En effet, comme nous le notions dès le lendemain, aucun de ses deux enfants n’était avocat à l’époque. La fille n’aura le titre que fin 2007 et le fils, quatre ans plus tard, en 2011. Par ailleurs, il ne s’agissait pas de «missions précises», mais bien de contrats de travail qui, mis bout à bout, couvriront l’ensemble du mandat de Fillon au Sénat.
Quant à la réalité du travail effectué, difficile de savoir. Mais l’activité de l’homme qu’ils sont censés épauler n’était pas vraiment débordante. Elle se résumerait essentiellement, sur les vingt mois écoulés, à une proposition de résolution «tendant à la création d’une commission d’enquête sur l’immigration clandestine», et à une question au ministre de l’Agriculture de l’époque sur la crise avicole… Des sujets par ailleurs assez éloignés des «compétences» supposées des enfants, ces derniers potassant le droit de la propriété intellectuelle pour la fille et le droit boursier pour le fils.
Cherchant à justifier ces embauches, l’entourage de Fillon confiait à Libération la semaine dernière que la fille de l’ex-Premier ministre l’avait «notamment aidé à la préparation de son livre» la France peut supporter la vérité, publié en octobre 2006. Sans paraître tirer sur l’ambulance, se pose dès alors une autre question : des fonds publics peuvent-ils servir à financer un livre publié à titre personnel ? Tous les parlementaires interrogés par Libération considèrent cette pratique au minimum baroque....
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