Affaire Fillon : et pendant ce temps là, Sarkozy...

Politique

En pleine bourrasque contre la candidature de François Fillon, la droite bouillonne entre soutien au vainqueur de la primaire et recherche d'un plan B. Le tout sous l'oeil attentif de l'ancien Président de la République.

La scène se passe le mercredi 25 janvier chez Françoise, un restaurant près de l’Assemblée, à l’heure du petit-déjeuner. Pas moins de 53 parlementaires sarkozystes sont réunis pour des retrouvailles organisées par Brice Hortefeux. Le « Penelopegate » vient d’éclater dans le Canard enchaîné la veille au soir. Mais la démonstration de force n’a pas été annulée. Laurent Wauquiez, en délicatesse avec François Fillon, est le premier à prendre le micro : « On est là pour gagner, bien sûr, mais je n’accepte pas que dès qu’on a une position différente, on soit qualifié de frondeur ! »

Dans les couloirs, il n’est question que de « ça » : la ténébreuse affaire qui menace d’engloutir leur candidat. Du haut de sa retraite, Nicolas Sarkozy a évidemment donné son feu vert à cette réunion. Manière de signifier à Fillon que, s’il ne fragilisera pas sa campagne, il faudra compter avec ses troupes. Il n’a pas apprécié que les siens soient mis sur la touche. « L’idée c’est : on est loyal, mais on est organisé », décrypte un des conjurés. « On a été traité comme de la merde ! », tempête un autre.

« Et il dit quoi le Général, là ? » 

Au bureau de Sarkozy rue de Miromesnil, comme à son domicile, les élus défilent. Lui qui avait juré de ne plus les voir. Et son téléphone chauffe, comme aux plus belles heures de sa campagne, avant son élimination brutale au premier tour de la primaire. Retraité, vraiment ? « Il n’a pas du tout décroché », avoue un sarkozyste. En petit comité, l’ex-président se fait grinçant sur l’affaire Penelope : « Et il dit quoi le Général, là ? » Allusion à la tirade vacharde de Fillon sur De Gaulle mis en examen, qu’il n’a jamais digérée. « Il glousse de plaisir », sourit même un récent visiteur. « Il savoure, on le sent qui rigole », confirme un autre, qui ajoute : « Il a toujours dit que Fillon n’était pas quelqu’un de franc ». « Il s’en mêle trop, il parle trop. Ca balance ! », s’inquiète un autre élu....

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