Dans la peau des "Experts": le musée de la gendarmerie nationale à Melun (Seine-et-Marne) propose à partir de samedi de mener l'enquête en se familiarisant avec les méthodes scientifiques utilisées dans de nombreuses affaires, de Diana à l'attentat de Nice.
Un bidon d'essence qui jonche le sol, un scooter calciné et la silhouette de la victime dessinée au scotch blanc: le musée a reconstitué une scène de crime pour cette exposition baptisée "Les sciences du crime", qui propose au public de "lever le mystère sur le travail de la gendarmerie scientifique", explique Patrick Touron, directeur de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN).
Livret d'investigation dans les mains, le visiteur peut analyser les différents indices collectés sur la scène de crime, comparer des empreintes, ou constituer son équipe d'experts prête à être déployée sur une opération.
"Nous avons voulu le plonger dans le travail des laboratoires de l'institut", raconte Sophie Liger, du cabinet de muséographie Scénos-Associés, partenaire de l'exposition. Ambiance sonore et collection d'ossements ou armes à feu sont aussi exposées, pour montrer les réalités d'un travail largement popularisé par les séries télés, et dans lequel la gendarmerie est à la pointe.
L'IRCGN, l'équivalent pour la gendarmerie de l'Institut national de la police technique et scientifique et de ses cinq laboratoires, a été créé à la suite de l'affaire Grégory. Un "électrochoc", se souvient la capitaine Elinor Boularand, directrice du musée. Preuves matérielles, recueillies dans de mauvaises conditions, sous-exploitées, ou scène de crime "polluée": l'affaire avait mis en évidence la nécessité de se doter d'une structure dédiée pour répondre aux insuffisances en matière d'investigation criminelle.
Lire la suite : Les "Experts" de la gendarmerie dévoilent leur travail dans une exposition à Melun