Par le

Fabien Tastet, président de l’Association des administrateurs territoriaux de France (AATF) alerte dans une tribune au « Monde » sur le danger que constitue l’assouplissement des règles de recrutement des contractuels dans la fonction publique.

Tribune. Le gouvernement a décidé de remettre en cause un des piliers du service public, en introduisant nuitamment et cavalièrement, mercredi 27 juin, à l’Assemblée nationale, trois articles dans le projet de loi« pour la liberté de choisir son avenir professionnel ».

Les dispositions en question visent à ouvrir l’accès des emplois de direction dans les administrations de l’Etat, les hôpitaux et les collectivités locales sans aucune règle ni encadrement.

En dépit du rejet par le Sénat de ces articles, Olivier Dussopt, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’action et des comptes publics, a d’ores et déjà annoncé que le gouvernement irait jusqu’au bout. Et, à entendre certains députés de la majorité, on peut craindre que, l’obéissance tenant lieu de réflexion, ce dispositif soit voté les yeux fermés, avec de doux accents caporalistes de discipline parlementaire.

La méthode choque

Disons d’abord que la méthode choque. Alors qu’une loi sur la fonction publique est en préparation pour le premier semestre 2019, que des consultations sont programmées avec les associations d’élus et les organisations syndicales, quel prurit démange à ce point l’exécutif pour tenter de faire adopter, à la sauvette et au mépris de toute concertation, des mesures sur un sujet aussi sensible que les allers-retours de cadres dirigeants entre le secteur public et la sphère privée ? Les sénateurs, qui siègent actuellement dans une commission d’enquête dédiée aux mutations de la haute fonction publique, apprécieront sûrement la marque de considération que leur adresse le gouvernement par cette initiative qui court-circuite leurs conclusions.

Sur le fond, il faut beaucoup d’imagination pour trouver quelques arguments qui permettent de voler au secours du dispositif gouvernemental. A l’évidence, les cadres du privé ont leur place dans les administrations publiques et ils occupent déjà une part non négligeable de postes à responsabilité...


Lire la suite : « Les cadres du privé ont leur place dans les administrations publiques, mais sans encadrement, l’ouverture devient impasse »


Articles en relation

Interdiction des réseaux sociaux avant 16 ans en Australie, mode d’emploi Image de prostooleh sur Freepik Interdiction des réseaux sociaux avant 16 ans en Australie, mode d’emploi ..... Read Full Article
Réseaux sociaux : la fabrique de l’hostilité politique ? Image de freepik Image de freepik Réseaux sociaux : la fabrique de l’hostilité politique ? Antoine Marie, École normale supérieu..... Read Full Article
Le programme budgétaire du RN est-il crédible ? Image de freepik Le programme budgétaire du RN est-il crédible ? Depuis le 12 juin, la France emprunte à..... Read Full Article