Ils sont décidément formidables, ces Bleus. Non seulement, ils gagnent, non seulement ils assurent à la France sa deuxième Coupe du monde en vingt ans, mais ils rendent le pays heureux et se chargent à eux seuls de tout le travail des politiques.
Emmanuel Macron n’avait pas besoin d’en faire beaucoup, dimanche soir 15 juillet au stade Loujniki de Moscou. Il suffisait d’entendre le sélectionneur Didier Deschamps s’exclamer « on est fiers d’être français, vive la République ! », Paul Pogba souhaiter « que tout le monde s’embrasse », Hugo Lloris commenter « c’est beau de voir les Français unis, dans la joie, de les voir avec le sourire, de les voir avec les larmes. C’est comme ça qu’on aime voir notre pays », pour réaliser que quelque chose d’important était en train de se passer.
En ce 15 juillet, les Bleus ont apporté au président de la République ce derrière quoi il court depuis plus d’un an : un événement qui fait ciment, une grande fête populaire rassemblant toutes les catégories sociales et fédérant toutes les générations, un moment de fierté nationale, un instant de fusion. Ce faisant, ils se sont inscrits de plain-pied dans le récit national que l’élu de 2017 tente d’inculquer à son peuple rétif : oui, la France peut faire de grandes choses. Oui, elle a la capacité de surprendre le monde, n’en déplaise aux grincheux qui ne la voyaient pas forcément en finale.
L’alchimie du verbe et de l’actionMais ce que le pays a démontré, dimanche, c’est qu’il n’avait pas nécessairement besoin d’être coaché par l’Elysée pour y parvenir. Le succès des Bleus est d’abord celui d’un homme tenace et taiseux, Didier Deschamps, en tout point différent d’Emmanuel Macron : le Basque, âgé de 49 ans, n’est pas un disruptif. En 1998, il jouait dans l’équipe de France, lors de la première victoire en Coupe du monde, puis il est devenu capitaine et, enfin, entraîneur.
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