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Travailler à la ferme contre le gîte et le couvert : ce système de « vacances actives » est en plein essor, explique David Marie, cofondateur de l’association Wwoof France.

Des « vacances actives » à la ferme où l’on apprend à faire les foins, planter des semis ou construire des barrières d’irrigation. Le tout pendant une durée limitée, nourri et logé : le wwoofing est en plein essor en France, notamment auprès des jeunes étudiants, explique David Marie, cofondateur de l’association Wwoof France.

Mesurez-vous un attrait croissant parmi les jeunes pour le wwoofing ?

Ce type de vacances actives connaît en effet de plus en plus d’adeptes, qu’ils soient jeunes ou moins jeunes. Les citadins ont un réel besoin de se retrouver face à la nature, de toucher la terre, de s’occuper des animaux, de comprendre comment est produit ce qu’ils ont dans leur assiette. Les étrangers aiment découvrir un pays auprès des locaux, comprendre et vivre la culture et les habitudes françaises, loin des sentiers battus.

Alors oui, il y a de plus en plus de personnes qui tentent cette aventure humaine. A Wwoof France, à la création de l’association française en 2007, nous comptions 1 000 wwoofeurs ; aujourd’hui, ils sont 13 000, et les « jeunes », les 18-35 ans, représentent 60 % d’entre eux. Mais, il y a aussi des retraités, des actifs, des personnes qui se posent des questions sur leur vie professionnelle et qui se disent qu’ils vont partir faire du wwoofing pour voir si la vie dans une ferme leur conviendrait. Et, phénomène intéressant par rapport aux autres pays, en France, la majorité de nos adhérents sont des Français.

Est-ce que le wwoofing est une étape pédagogique visant à s’armer intellectuellement afin d’être en mesure d’expliquer la nécessité d’un changement de société ?

Définitivement oui ! En tout cas, c’est notre expérience de wwoofeur et de ceux que nous rencontrons : on revient en général de ces expériences avec une réelle connaissance du monde de l’agriculture biologique, des circuits courts, de l’autosuffisance (des choses simples comme faire sa propre lessive, par exemple). Souvent, les wwoofeurs découvrent un mode de vie économe en eau, en énergie, et la vraie valeur des choses : on ne jette plus de légumes quand on a sué pour les faire pousser et à les ramasser – l’éveil à la conscience écologique pour ceux qui seraient là un peu plus par hasard… A tous les coups on gagne !

Demander aux wwoofeurs d’effectuer des tâches contre un hébergement et le couvert ne s’apparente-t-il pas à du travail dissimulé ?

En effet, le travail contre logement et couvert s’apparente à du travail dissimulé. Chacun de nos adhérents signe une charte dans laquelle nous dénonçons cette pratique. Pour faire court, le wwoofing est une possibilité d’aller rendre visite à une personne pour l’aider à la ferme, il n’est pas accueilli contre un service mais de façon gracieuse, comme un ami qui vient donner un coup de main. C’est une forme de vacances solidaires, et pas de vacances pas chères, qui s’apparente à de l’entraide agricole.


Lire la suite : « Le wwoofing connaît de plus en plus d’adeptes, jeunes ou moins jeunes »


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