Les opposants à la vente du groupe attendent maintenant du chef de l’Etat qu’il abaisse, comme promis, le seuil de déclenchement du RIP sous la barre légale des 4,7 millions de signatures.
Le premier cap symbolique a été atteint. Mercredi 4 décembre, le Conseil constitutionnel a annoncé que la pétition pour demander l’organisation d’un référendum d’initiative partagée (RIP) sur la privatisation de Groupe ADP (Aéroports de Paris) avait franchi un million de signatures – 1 000 500 précisément – sur le site Internet du ministère de l’intérieur dédié à la procédure.
Atteindre cette barre est une réussite pour les opposants à la vente de l’équipement public, même si le seuil légal de déclenchement du RIP est à 4,7 millions de paraphes. « Grande victoire », « performance démocratique », « énorme succès »… Mercredi, les députés et les sénateurs – de La France insoumise (LFI) aux Républicains (LR) en passant par les socialistes (PS) et les communistes (PCF) – ont affiché leur satisfaction.
« Ce cap du million d’électeurs prenant le temps de suivre une procédure compliquée alors qu’aucune information civique n’a été faite, c’est considérable », souligne Boris Vallaud, député (PS) des Landes, l’un des initiateurs de ce RIP. « C’est un premier succès et on ne lâche pas », renchérit la sénatrice (PCF) de Seine-Saint-Denis, Eliane Assassi. Tous soulignent que le nombre de signataires montre l’attachement des électeurs aux services publics et leur volonté croissante d’être consultés sur les grandes décisions économiques du pays.
« Moment démocratique »
Les initiateurs – en particulier à gauche – avaient déployé des efforts militants certains pour faire connaître ce référendum et tenter de mobiliser les électeurs. Distribution de tracts sur les marchés, votation sur l’espace public à l’aide de tablettes, réunions publiques… Tout a été bon pour populariser l’initiative. « Il y a peu de cas dans notre histoire d’une pétition qui recueille un million de soutiens. Il faut que Macron prenne conscience de ce moment démocratique », note Alexis Corbière, député (LFI) de Seine-Saint-Denis.
« Il y a peu de cas dans notre histoire d’une pétition qui recueille un million de soutiens »
La droite est restée plus en retrait, même si une poignée d’élus LR ont tenté de mobiliser leurs troupes. Interrogé sur l’absence de soutien structuré de la part de Christian Jacob, président du groupe LR à l’Assemblée nationale jusqu’au 6 novembre, Gilles Carrez, député (LR) du Val-de-Marne, résume : « J’ai fait sans », notant qu’une majorité de ses collègues sont désormais acquis à la cause. Et sur le terrain, « il y a une adhésion très forte, je n’ai rencontré d’opposition que de façon marginale », se réjouit-il.
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