Faire oublier les dispositions les plus litigieuses de la loi El Khomri et, à l'inverse, mettre en exergue celles qui font davantage consensus. C'est manifestement pour cette raison que le compte personnel d'activité (CPA), applicable depuis le 1er janvier, est lancé en grande pompe ce 12 janvier par le premier ministre lui même, Bernard Cazeneuve, accompagné notamment par la ministre du Travail Myriam El Khomri.
Déjà en 2015, alors que le CPA était encore dans les limbes, François Hollande avait lancé: "C'est peut-être la réforme la plus importante du quinquennat". En fait, le dispositif obéit, en partie seulement, au concept de "sécurité sociale professionnelle" qui vise à attacher des droits, non pas à un statut ou à un poste de travail, mais à la personne elle-même, afin qu'ils puissent être utilisés tout au long de la vie professionnelle, qu'elle soit en activité, salariée ou non, ou au chômage.
Une idée résumée ce matin sur RTL par la ministre du Travail: "
"Le CPA est la possibilité de rendre aux individus la maîtrise de leur parcours professionnel, c'est le socle d'une réforme dont le champ des possibles est extrêmement important",
Un compte doté de points qui donnent des droits
Très concrètement, le CPA permet à toute personne de savoir le nombre de points qu'elle a acquis et qui vont lui donner des droits en matière de formation, de bilan de compétences, d'action de réorientation de carrière ou de retraite quand elle a exercé un métier pénible, etc. Pour ce faire, le CPA regroupe en réalité deux comptes existants déjà. D'abord, le compte personnel de formation (CPF), qui permet aux salariés de cumuler jusqu'à 150 heures de formation. Pour les jeunes sans aucune qualification, ce plafond est porté à 400 heures.
Ensuite, le compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P), qui permet aux salariés exerçant des métiers pénibles de suivre une formation ou de partir en