Avec son P20 Pro, Huawei entend nous vendre "une renaissance de la photographie", rien que ça. Nous étions donc impatients de mettre la main sur le nouveau bébé du constructeur chinois pour le passer à l'épreuve de notre laboratoire. C'est désormais chose faite et, comme nous vous l'expliquons ici, Huawei propose des choses très intéressantes, mais pas toujours parfaitement exécutées. Sur certains points, il fait aussi bien qu'un Mate 10 Pro et donc moins bien que les meilleurs élèves de la discipline.
Commençons par une petite piqure de rappel. Le Huawei P20 Pro est le premier smartphone de la marque à offrir trois modules photo au dos. On trouve donc un module en capteur monochrome de 20 Mpx, surmonté d'une optique équivalent 27 mm ouvrant à f/1,6. Le second module passe à un capteur 8 Mpx et une optique équivalent 80 mm ouvrant à f/1,8. Cette focale correspond à 3x celle de l'optique du troisième module.
Une progression par rapport au P10
Sur notre scène de test, en conditions de lumière du jour, le module principal offre un bon rendu. Par défaut, c'est-à-dire en 10 Mpx, on trouve une bonne quantité de détails. Le traitement d'image ne parait pas trop agressif, malgré l'utilisation du pixel binning évoqué plus haut. On pourra tout de même reprocher aux clichés d'être un poil ternes. Les images sont un peu moins flatteuses que celles d'un Samsung Galaxy S9, qui force tout de même le trait avec une accentuation du contraste. Quoi qu'il en soit, le HTC U11+ reste assez loin devant et met tout le monde d'accord.Quand la lumière vient à baisser, le P20 Pro continue à s'en sortir correctement. Il récupère une quantité de lumière intéressante et expose bien la scène dans son ensemble. Il peine plus à retranscrire les petits détails, mais l'équilibre entre bruit électronique et lissage est bon. Il s'en sort en tous cas mieux cette fois que le Galaxy S9, qui lisse bien plus pour parvenir à maîtriser le bruit. L'indétrônable U11+ continue pour sa part de toiser de haut ses concurrents.
Mais où sont donc passées les promesses de Huawei à propos des 102 400 ISO que son P20 Pro devait atteindre ? Cela reste un grand mystère. Certes, nous avons bien ri à la lecture de ce chiffre à l'écran lors de la conférence. Mais on espérait pouvoir le constater de nos propres yeux. En mode automatique, le P20 Pro atteint rarement 6 400 ISO et se contente la plupart du temps de 3 200 ISO au maximum. Un plafond qui est celui que l'on atteint également en mode Pro et en débrayant cette sensibilité. Un effet d'annonce qui passerait presque pour un mensonge au final.
Où sont les 40 Mpx ?
Avec un capteur si bien défini, on pouvait espérer tout de même que le passage à la définition maximale apporterait un gain quelconque. Certes, nous ne nourrissons pas d'espoir en basse luminosité, mais en plein jour, le P20 Pro promettait plus de détail. Ce n'est pas le cas. La différence entre les images en 40 et en 10 Mpx est loin d'être flagrante, même quand la lumière est suffisante. Sur certaines zones de l'image, on note que c'est le mode 10 Mpx qui s'en sort le mieux.En basse lumière, sans surprise, les 40 millions de petits pixels souffrent. Ils poussent le P20 Pro dans ses retranchements et le forcent à appliquer un traitement d'image très violent. On ne prendra jamais de clichés en soirée à 40 Mpx.
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