Par le

En 1964, il crée, entouré de son équipe, dont l’architecte Charlotte Perriand, la célèbre station située en Savoie. Proche de l’ancien premier ministre, il participe aux grandes réformes sociales du gouvernement Rocard. Il est mort le 18 septembre, à l’âge de 89 ans

Fondateur de la station des Arcs (Savoie), ami et conseiller de Michel Rocard, Roger Godino est mort le 18 septembre, à Paris, à l’âge de 89 ans. Né le 17 février 1930, à Chambéry, polytechnicien (1951), il part étudier à Harvard et au MIT en 1954, sur les conseils de Pierre Mendès France auprès duquel il avait proposé ses services après avoir servi en Indochine. Il devient ensuite directeur au Stanford Research Institute (Californie), spécialisé dans la gestion d’entreprises. Revenu en France en 1958, il participe à la fondation de l’Institut européen d’administration des affaire, où il enseigne le management de l’innovation, puis devient directeur de la Compagnie d’études et de gestion industrielle, chargée de conseiller les entreprises françaises et les administrations d’Etat.

C’est en venant skier à Courchevel que Roger Godino s’intéresse à l’économie des sports d’hiver. En 1960, il réalise la première étude de marché sur le secteur qui prévoit un accroissement très notable du nombre de pratiquants en France au cours des deux décennies suivantes. Roger Godino cherche alors à créer une station. En 1961, grâce à Robert Blanc, moniteur à Courchevel et guide de haute montagne, il découvre les pentes enneigées des montagnes de l’Arc. Cette rencontre sera décisive : passant de la théorie à la pratique, il engage les études avec le concours de l’Atelier d’architecture en montagne (les architectes Gaston Regairaz et Guy Rey-Millet).

Approche sociale et humaniste

Le développement des Arcs demande à Roger Godino d’exercer tout son sens du management et de l’innovation pour « construire l’imaginaire », suivant le titre d’un ouvrage qu’il fera paraître en 1980 (éd. Solas). Président-fondateur de la Société des montagnes de l’Arc en 1964, il met en œuvre le concept de station intégrée. Promoteur sans fonds propres, il crée un club d’actionnaires qui réunira 600 souscripteurs.

En 1967, il associe à son équipe l’architecte Charlotte Perriand, séduite par l’idée de conception globale, avec laquelle il travaillera plus de vingt ans. Il établit une grande complicité avec Bernard Taillefer, menuisier devenu architecte en 1982, qui participe à Arc 1800 et Arc 2000. Il s’entoure de collaborateurs de haut niveau et la station fonctionne comme une entreprise avec un management unique. Roger Godino y ajoute une approche sociale et humaniste favorisant le développement personnel, sportif et culturel.

La station vit autant l’été que l’hiver faisant des Arcs un laboratoire des loisirs avec lieu de séminaires, golf de montagne, festival et Académie de danse et de musique. Roger Godino diversifie l’accès aux résidences par la multipropriété et s’engage dans la création de stations en Bulgarie (Borovetz, 1984) et au Chili (Valle Nevado, 1985). En 1987, il déplore la « désintégration » de la station après sa reprise par un consortium de banques, et renonce à toutes ses responsabilités.


Lire la suite : La mort du fondateur de la station des Arcs et conseiller de Michel Rocard, Roger Godino


Articles en relation

Réseaux sociaux : la fabrique de l’hostilité politique ? Image de freepik Image de freepik Réseaux sociaux : la fabrique de l’hostilité politique ? Antoine Marie, École normale supérieu..... Read Full Article