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Avec "Call The Comet", un nouvel album solo aussi classe qu’explosif, l’ex-Smiths ajoute un nouveau chapitre à sa discographie impeccable. Rencontre avec une légende du rock anglais.

Quand as-tu senti qu’il était temps de composer un nouvel album ?
Johnny Marr : J’ai écrit mon autobiographie en 2016 et ça m’a pris environ neuf mois. Je n’avais pas envie de rester plongé deux années entières dans mes souvenirs. J’ai des amis qui ont fait ça – Nile Rodgers y a consacré trois ans. Dans mon cas, ça a été finalement assez rapide et intense. Quand j’ai fini d’écrire ce livre, j’ai fait une tournée promo aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. C’était sympa, mais, fin 2016, j’ai ressenti un besoin urgent de faire de la musique. C’est toujours une raison parfaite pour se lancer dans une création. A cette même période, je me suis installé dans un nouveau studio, situé à Manchester, au dernier étage d’une ancienne usine des années 1890. J’ai eu envie d’essayer des sons un peu expérimentaux, comme l’ont fait au début des Eighties des groupes comme The Human League, Cabaret Voltaire et Throbbing Gristle. Ce n’est pas avant-gardiste, mais il y a un côté rétro-futuriste qui me plaît. C’est ce besoin d’écrire et cet environnement qui ont inspiré les sonorités de cet album. Si j’avais fait une pause pour y réfléchir, je m’y serais sûrement pris autrement, mais je suis content d’avoir suivi mon instinct plutôt que d’avoir intellectualisé tout ça.

Tu n’avais pas d’idée précise de ce que tu voulais obtenir ?
La seule direction que je me suis fixée, c’est d’éviter la politique. Le Brexit et Donald Trump ont déjà énormément affecté mes amis et mon entourage. Je me suis dit que ça ne méritait pas d’être sur mon album ! Ma vie de musicien m’a permis de m’évader de tout ça et mon album parle justement de cette fuite. On oublie parfois certaines fonctions pourtant très utiles du rock : l’évasion, le sexe, le mystère, tout oublier juste en poussant le volume au maximum. PJ Harvey, Nick Cave et Josh Homme l’ont tous compris. J’ai eu envie de rechercher la beauté qui se cache dans les ténèbres.

Tu avais 5 ans quand tu as découvert ta première guitare. Qu’est-ce qui t’a attiré vers cet instrument ?
Son apparence. Ma toute première obsession, c’était une guitare en jouet. On ne pouvait pas jouer dessus, mais je la trimbalais partout avec moi. C’était la fin des Sixties et je voyais des guitares à la télé chez des groupes de pop comme The Move et The Seekers. Ils avaient des guitares électriques géniales, alors j’ai peint des fausses cordes sur la mienne et j’ai collé des capsules en guise de boutons. Quand j’avais 7 ou 8 ans, mon père m’a acheté une vraie guitare acoustique et j’ai pu commencer à en jouer.

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