Mossoul (Irak) (AFP) - Le lieutenant Ali Hussein, des forces spéciales irakiennes, écoute attentivement un vieil homme lui décrire la maison où pourraient se cacher trois jihadistes, dans un quartier résidentiel de Mossoul.
"Mon voisin m'a crié qu'il les voyait", assure l'homme à la barbe blanche, alors qu'une mitrailleuse crépite en fond sonore.
Mercredi, les forces irakiennes se sont enfoncées un peu plus loin en territoire ennemi dans l'est de la deuxième ville d'Irak, d'où ils cherchent à déloger les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).
Dans le quartier résidentiel d'al-Baker repris la veille aux extrémistes, subsistent encore quelques poches de résistance.
Au coin de la rue, un camion jaune encore rempli d'explosifs intacts est en train de brûler, témoignant d'une tentative d'attaque contre l'armée.
Immédiatement, le lieutenant Hussein ordonne à ses hommes de suivre la piste donnée par l'informateur pour débusquer des combattants.
"Prenez des lance-flammes et des lance-roquettes", ajoute le haut gradé irakien. "Faites attention à vous. Que Dieu vous garde", ajoute-t-il dans son talkie-walkie alors que les soldats disparaissent au bout de la rue.
Fausse alerte: quelques instants plus tard, les hommes reviennent bredouilles. La maison désignée était vide.
Alors que les unités irakiennes progressent dans Mossoul, des centaines de milliers de civils habitent toujours la ville -- parfois par choix, souvent par peur de fuir au beau milieu des combats.
- Réseau d'informateurs -
Mais si leur présence empêche les troupes gouvernementales à recourir à des frappes aériennes massives contre les 3.000 à 5.000 hommes de l'EI à Mossoul, elle offre un avantage: la fourniture d'éventuels renseignements sur le terrain.s hommes de ratisser chaque maison au peigne fin.
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