Dans une lettre adressée à la ministre de la Santé, la Fédération nationale d'aide aux insuffisants rénaux (Fnair) écrit : « [nos] représentants régionaux, ainsi que de nombreux services de néphrologie, [nous ont informés] des difficultés qu'ils rencontrent pour faire face à la rupture d'approvisionnement en vaccins contre l'hépatite B pour adultes ». En effet, « depuis la fin de la commercialisation, en novembre 2016, de Genhevac B Pasteur (Laboratoire Sanofi Pasteur MSD), la distribution [des deux autres vaccins Engerix B 20 (Laboratoire Glaxosmithkline) et HBVAXPRO 10 (MSD Vaccins)] à l'hôpital serait contingentée. En ville, elle serait purement et simplement interrompue », précise la FNAIR. « Ce contingentement pourrait durer un an, d'après ce que nous a indiqué l'Agence nationale du Médicament et des produits de santé (ANSM) », précise Philippe Auvray, directeur du centre d'hémodialyse des Alpes à Manosque.
Qu'est-ce qu'un contingentement ? C'est la méthode de distribution par priorité de doses de vaccin disponibles en attendant que les laboratoires concernés soient en mesure de fournir les produits en quantité suffisante. Mais pour ce faire, il faut que des instructions précises soient fournies pour déterminer qui en bénéficie et comment ? « La gestion de cette pénurie est mal organisée. Le dispositif mis en place ne va pas permettre de répondre à l'ensemble des besoins des patients », explique Philippe Auvray.
Les patients greffés et les dialysés doivent être protégés
Qui a besoin du vaccin ? D'une part, les patients greffés ainsi que ceux déjà sous dialyse ont besoin d'être revaccinés régulièrement pour que la protection contre le virus reste efficace. « En tant qu'établissement de santé, nous avons encore quelques doses de vaccin mais pas suffisamment pour répondre aux besoins de nos patients », précise Philippe Auvray. Mais surtout, le problème se pose pour les insuffisants rénaux qui vont entrer en dialyse. « Normalement, les médecins du centre rédigent des ordonnances pour qu'ils aillent se faire vacciner en ville. Or le vaccin n'est plus disponible dans les officines. Et nous n'avons pas assez de doses pour éventuellement les dépanner », poursuit-il.
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