L’Atlantique connaît une saison des ouragans très intense. Quelques jours après le déchaînement d’Harvey au Texas et en Louisiane, les Antilles ont été frappées de plein fouet par l’ouragan Irma. Les vents violents ont détruit 95% de la partie française de l’île Saint-Martin et fait -pour l’heure- 9 morts et 21 blessés. Et ce n’est pas fini. Dans la nuit de mercredi à jeudi, les tempêtes Katia et Jose se sont hissées dans la catégorie des ouragans devenant ainsi une nouvelle menace pour ces territoires outre-Atlantique. Bien que ces phénomènes météorologiques extrêmes se suivent dans une très courte période, il faut rappeler que la saison cyclonique dans l’Atlantique s’étend de juin à novembre.
«Ce n'est pas exceptionnel. En moyenne, il y a 8 à 9 ouragans dans l'Atlantique entre juin et début septembre», explique à «L’Express», Fabrice Chauvin, climatologue du Centre National de Recherches Météorologiques (CNRM), avant d’ajouter : «Ces phénomènes extrêmes ne sont pas en recrudescence. Nous sommes dans une période où deux ouragans très ravageurs, Harvey et Irma, se succèdent en une dizaine de jours. Cela a marqué les esprits, mais il n'est pas rare que deux ouragans se suivent. L'activité va s'intensifier à partir de septembre». L’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) estime d’ailleurs qu’il y a 60% de chances d’avoir une activité supérieure à la normale sur toute la saison (par rapport à mai), avec 14 à 19 tempêtes dans l’Atlantique et jusqu’à 9 ouragans.
Des ouragans plus puissants
Mais depuis le début de l’été, ce qui sidère, c’est la puissance avec laquelle ces monstres climatiques balayent nos territoires. Irma s’est en effet affirmé comme l’ouragan le plus puissant jamais enregistré dans les Antilles. Il s’est classé parmi les pires cyclones tropicaux, avec des rafales de vents dépassant 300 km/h et la formation de vagues hautes de 12 mètres. Un jeune homme de 16 ans a d’ailleurs perdu la vie en tentant de surfer une d’entre-elles, à la Barbade. Harvey, quant à lui, a été le plus puissant ouragan à toucher les Etats-Unis depuis Katrina en 2005. Plus d’une semaine après son passage, il a laissé 1,3 mètre d’eau dans certains endroits et pris la vie d’au moins 60 personnes. Le gouverneur du Texas, Greg Abbott, a suggéré que les coûts de la reconstruction pourraient atteindre 180 milliards de dollars.
Pourquoi une telle activité ? Selon Valérie Masson-Delmotte, du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), la différence entre la température de surface de l’Atlantique et la température en altitude était élevée. «On constate que la température de surface de l’Océan atlantique tropical était particulièrement élevée ces dernières semaines, souvent à 1 à 2°C de plus que les normales (idem pour le Golfe du Mexique)», explique-t-elle aux «Echos», avant d’ajouter : «Le changement climatique ne provoque pas directement les phénomènes météorologiques comme les ouragans. Mais il renforce leur intensité, leur fréquence ou leur durée».
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