La romancière atteinte de la maladie de Charcot va s'éteindre en Belgique. Sur France Inter, elle a livré ses derniers sentiments sur le combat qu'elle mène. « Devoir partir, c'est une violence inouïe », reconnait-elle.
« Je n’ai pas totalement fixé la date de ma mort ». Voilà une phrase que chacun d’entre nous aimerait ne jamais avoir à prononcer. C’est malheureusement le courage qu’il faut à Anne Bert pour accepter l’idée d’une fin qui se rapproche à grand pas. Cette romancière de 59 ans, dont le témoignage sur la terrible maladie de Charcot a déjà fait le tour du monde, était l’invitée de Léa Salamé ce matin sur France Inter. Soucieuse de rappeler les conséquences tragiques de sa maladie tout autant que la nécessité de reconsidérer la question de l’euthanasie, la loi Leonetti étant à ses yeux « hypocrite », elle a livré une nouvelle interview déchirante. Dans une éloquence toute particulière, elle a défini le mal qui la rongeait. « Tous les muscles meurent les uns après les autres, explique-t-elle posément. Selon les malades, ça commence par les bras ou les jambes (…) C’est la paralysie progressive qui devient totale, jusqu’à ne plus pouvoir manger. Après, les muscles pour respirer meurent et vous vous étouffez ». Nul doute que c’est le schéma qu’elle se répète inlassablement et qui contribue à la « souffrance » qu’elle reconnaît évidemment volontiers.
>> Relire : Euthanasie Le cas de la petite Marwa relance le débat
Mais pour défier le sort qui l’attend et soulager la douleur, Anne Bert a choisi une option plus radicale. Elle va passer la frontière et mettre fin à ses jours en Belgique, dans une clinique habilitée à l’accompagner dans ce processus. Voyant son quotidien devenir de plus en plus compliqué, elle reconnaît qu’ « il faut partir à un moment où on est vulnérable ». Avant de lâcher son dernier soupir, elle a par ailleurs pris la plume et s’est longuement épanchée. En octobre sortira son livre intitulé « Le Tout dernier été ». Elle sera alors déjà partie vers les cieux. Mais cette ultime trace permettra, elle l’espère, de faire évoluer les mentalités. Mourir dignement est un combat qu’elle a d’ailleurs tenté de défendre en interpellant directement les candidats à l’élection présidentielle. Mais les retours ont été décevants : « L’équipe de Macron m’a répondu que les questions éthiques ne sont pas une priorité. La ministre de la santé m’a accordé un entretien par téléphone »....
Lire la suite sur Vsd.fr - Euthanasie Les déchirantes explications d'Anne Bert sur sa fin de vie