Le sommet qui s’annonçait difficile, sur fond de rivalités entre des dirigeants affaiblis ou focalisés sur leurs enjeux de politique intérieure, a jusqu’ici été un succès pour le président français.
C’est un coup de maître dans le premier G7 présidé par Emmanuel Macron. L’arrivée surprise à Biarritz, dimanche 25 août dans l’après-midi, du ministre des affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif, a placé encore un peu plus la question du nucléaire iranien au cœur des travaux du sommet. Les discussions « ont été positives » et « vont se poursuivre », a rapporté dimanche soir la présidence française. Le ministre iranien, lui, est reparti en début de soirée.
« M. Zarif n’a pas été invité au sommet mais il est venu rencontrer son homologue français, Jean-Yves Le Drian », a expliqué une source diplomatique. Le ministre iranien ne s’en est pas moins entretenu pendant une demi-heure avec le président français à la mairie de Biarritz. De source française, on assure que les Américains étaient informés depuis la veille de la venue du chef de la diplomatie iranienne.
Le déjeuner en tête-à-tête « improvisé » vendredi avec le président des Etats-Unis aurait visé en fait à préparer le terrain et éviter que ce dernier, coutumier de réactions imprévisibles, ne claque la porte du sommet en apprenant l’arrivée du ministre iranien. Interrogé sur la présence de Javad Zarif, le locataire de la Maison Blanche s’est contenté d’un « no comment ».
La décision aurait été prise après le dîner informel Trump-Macron, où la question iranienne a été beaucoup discutée. Il n’y aurait eu « à ce stade » aucun contact entre Iraniens et Américains. En revanche, Allemands et Britanniques ont été informés sur la teneur des discussions, mais pas avertis à l’avance de la venue. Angela Merkel a laissé entendre qu’elle avait appris au dernier moment l’arrivée de M. Zarif.
« Deux lignes de force communes » sur l’Iran
Soigneusement préparé en amont, ce G7 qui s’annonçait difficile, sur fond de rivalités entre des dirigeants affaiblis ou focalisés sur leurs enjeux de politique intérieure, a jusqu’ici été un succès du président français. Tous les grands dossiers chauds du moment y ont été abordés, depuis les feux ravageant l’Amazonie jusqu’aux risques de récession économique, la guerre commerciale entre Washington et Pékin, les conditions d’une réintégration au sein du G7 de la Russie, chassée du club en 2014 après l’annexion de la Crimée, et les taxes sur les géants du numérique. Mais les tensions dans le Golfe et le nucléaire iranien ont incontestablement dominé la première journée de travail du sommet.
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