Le président de l'Assemblée nationale propose qu'aux législatives, les Français aient deux voix: l'une pour leur député de circonscription et l'autre pour des listes.
Élu président de l'Assemblée nationale, François de Rugy avait promis de réformer le palais Bourbon. Dans une interview au Monde, il livre ses principales pistes. Revenant sur l'instauration d'une dose de proportionnelle aux législatives -une idée défendue encore récemment par Emmanuel Macron au Congrès de Versailles- il suggère de diviser par deux le nombre de circonscriptions et "d'avoir en complément une centaine de députés élus à la proportionnelle".
"Dans cette hypothèse, les Français auraient deux voix aux élections législatives: une voix pour leur député de circonscription, pour garder ce lien territorial, et une voix pour les listes proposées à la proportionnelle", propose le président de l'Assemblée qui rappelle que certains sénateurs sont déjà élus à la proportionnelle.
Tirer au sort les députés dont l'IRFM serait contrôlée
Afin d'éviter que les députés bloquent une réforme qui abaisserait leur nombre, il propose de la faire voter "en début de mandat". "On sait très bien qu'il faut profiter de cet élan de changement pour engager rapidement des réformes." Il dit qu'il veillera aussi "personnellement" à limiter le mandat dans le temps des députés, sénateurs et élus locaux, à trois.
Pour pouvoir contrôler l'utilisation des indemnités représentatives de frais de mandat (IRFM), que l'ancien garde des Sceaux François Bayrou avait promis de remplacer par un simple remboursement de notes de frais, le quatrième personnage de l'État propose de tirer au sort tous les ans des députés afin que ceux-ci soient "soumis à un contrôle du déontologue". Un sujet sur lequel il estime d'ailleurs -comme le régime des retraites ou les allocations-chômage des députés- que c'est au bureau de l'Assemblée de prendre des décisions "et non la loi".