Cela vous est sans doute arrivé : vous parlez tranquillement à quelqu'un d'un sujet assez inhabituel à voix haute et quelques heures plus tard, ce thème précis apparaît dans votre flux Facebook sous forme de contenu sponsorisé. La première fois, le lien n'est pas forcément évident, mais à la deuxième ou troisième itération du schéma, il est alors légitime de se demander si les informations ne remontent pas jusqu'à Facebook par le biais du micro présent sur le smartphone. Déjà interrogées sur la question par le passé, les équipes de l'entreprise n'ont eu de cesse de clamer leur innocence sur ce dossier. Pour Facebook, aucune ambiguïté possible : le service n'espionne pas ses utilisateurs de cette manière.
Un simple biais cognitif ?
Une fois de plus sollicité sur la question via une question (indirecte) posée en marge du populaire podcast américain Reply All, Rob Goldman, l'un des responsables de la publicité chez Facebook a assuré que la firme n'utilise pas — et n'a jamais utilisé — cette pratique ô combien cavalière. L'employé a d'ailleurs ajouté que son affirmation vaut également pour Instagram (propriété de Facebook). Rassurant. Mais cela suffira-t-il à fermer le dossier pour de bon ? Rien n'est moins sûr. D'abord parce que Rob Goldman évoque le passé et le présent, mais ne dit à aucun moment que cela ne sera pas le cas à l'avenir. Ensuite, car il pourrait s'agir ici d'un biais cognitif voulant que l'on se persuade de voir plus souvent quelque chose après en avoir entendu parler ou l'avoir juste évoqué un peu plus tôt.
Quoi qu'il en soit, on voit assez mal Facebook mentir sur le sujet, sachant ce qu'il pourrait lui en coûter si jamais preuve était faite de l'utilisation malicieuse des données vocales de ses utilisateurs. Mais on peut aussi se dire qu'il doit être particulièrement tentant de se laisser aller à de telles indiscrétions afin de peaufiner segmentation et ciblage des membres. Cela dans l'idée de toujours fournir les meilleures données à des annonceurs, prêts à dépenser beaucoup d'argent dans l'affaire.
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