Marine Le Pen a reconnu ce jeudi soir que son débat d’entre-deux-tours avait été « raté », avec « peut-être trop de fougue » pour exprimer « les très grandes craintes » d’une élection d’Emmanuel Macron, jugeant aussi une « réflexion » nécessaire sur la sortie de l’euro prônée par le FN.

Affirmant avoir « bien conscience que le sujet de l’euro a inquiété considérablement les Français, de manière presque irrationnelle », la présidente du FN et ex-candidate à la présidentielle a déclaré lors du journal télévisé de TF1 que « nous allons devoir en tenir compte, discuter, réfléchir ».

« Je l’ai fait avec fougue, passion, peut-être trop de fougue, trop de passion »

« Ça sera le chantier que nous ouvrirons après les législatives, ça sera le congrès. Chacun pourra s’exprimer », a ajouté la présidente du Front national, alors que de nombreux cadres et dirigeants du parti imputent à la position sur la sortie de l’euro, pourtant largement édulcorée pendant la campagne présidentielle, une partie de la défaite au second tour.

"J'ai bien conscience que le sujet de l'euro a inquiété considérablement les Français, et nous allons devoir en tenir compte." #MLPTF1

— Marine Le Pen (@MLP_officiel)

Marine Le Pen a aussi fait un mea culpa sur le débat télévisé d’entre-deux-tours face à Emmanuel Macron. « Incontestablement, il y a ce débat qui a été raté, il faut le dire, je le dis très clairement. J’ai souhaité mettre en avant les très grandes craintes que je nourrissais à l’égard d’Emmanuel Macron. Je l’ai fait avec fougue, passion, peut-être trop de fougue, trop de passion, certains n’attendaient pas cela, dont acte », a-t-elle lâché.

« Mais cette fougue et cette passion seront nécessaires pour mener le combat à l’Assemblée nationale, pour protéger les Français de la dérégulation qu’Emmanuel Macron va mettre en œuvre dès cet été par ordonnances, de l’immigration massive, de la prise en main par des intérêts privés au détriment de l’intérêt national », a plaidé la candidate FN aux législatives dans le Pas-de-Calais. Et d’ajouter : « peut-être l’Histoire me donnera raison d’avoir exprimé ces craintes de manière trop… pugnace, engagée, peut-être abrupte ». Marine Le Pen a aussi espéré que le FN serait « rejoint par cette partie des Républicains qui refuse d’être dans la connivence avec Emmanuel Macron, qui refuse de soutenir une politique immigrationniste, de soumission à l’Allemagne d’Angela Merkel, d’ultrafédéralisme européen ».