Plus de 56 millions d'Iraniens sont appelés à se rendre aux urnes en ce vendredi 19 mai pour élire le président de la République islamique d'Iran pour un mandat de quatre ans. Les bureaux de vote ont ouvert le matin. Après le filtrage de près de 99 % des candidats par le puissant Conseil des gardiens de la Constitution, un organe chargé de vérifier la compatibilité des candidats avec la Constitution islamique, six candidats avaient été retenus. À la suite du désistement de deux candidats, il n'en reste plus que quatre.
Le grand favori est le président sortant, le modéré Hassan Rohani, partisan de l'ouverture sur le monde et des réformes, tant sur le plan de l'économie que des libertés publiques. Si l'Iran a bel et bien entamé son retour sur le devant de la scène internationale en signant l'accord sur le nucléaire iranien de juillet 2015, qui a entraîné la levée d'une partie des sanctions internationales, le religieux modéré de 68 ans peine à concrétiser sa relance de l'économie iranienne, sa principale promesse de campagne en 2013.
Rohani a enrayé l'inflation
Sur les 50 milliards de dollars d'investissements étrangers par an promis, seuls un à deux milliards ont effectivement été réalisés depuis l'entrée en vigueur de l'accord, en janvier 2016. Le chômage touche toujours près de 12,5 % de la population active, dont 27 % chez les jeunes. « Son bilan économique n'est pas extraordinaire, mais il était difficile de faire mieux en 18 mois », confie un observateur avisé à Téhéran. « Et Rohani a tout de même repris les échanges commerciaux avec le monde. »
L'accord nucléaire de Vienne a permis à l'Iran d'atteindre l'année dernière une croissance de 6,6 %, et l'inflation a reculé de 40 % en 2013, à près de 9,5 % aujourd'hui. À en croire les derniers sondages publiés en Iran, Rohani dispose toujours d'une majorité de supporteurs dans le pays, notamment dans les grandes villes. « Il existe en Iran une majorité sociologique plutôt favorable à Hassan Rohani », poursuit l'observateur qui préfère garder l'anonymat. Et il est de coutume, en République islamique, que chaque président iranien effectue deux mandats.
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