Les opérateurs sont confrontés à des personnes prêtes à traquer les moindres failles du système pour gagner, en toute légalité, de fortes sommes d’argent.
C’est une décision de justice qui n’a eu aucun écho au-delà des portes de la 5e chambre du tribunal de grande instance de Paris, une sorte de gros lot attribué en catimini. Le 25 avril, la Française des jeux (FDJ) a été condamnée à verser 18 918 euros à Paul K., un chef d’entreprise de la région parisienne désireux de rester anonyme. Ce dernier avait pourtant de quoi fanfaronner : sa victoire contre l’opérateur de paris est de celles qui font date.
Se qualifiant lui-même de « parieur assidu », Paul K. a joué des centaines de fois, entre mai 2011 et février 2014, sur Parions Web, une plate-forme Internet de la FDJ. Au cours de la seule année 2014, il a misé un peu plus de 375 000 euros sur différents sites.
Ses soucis ont commencé lorsque la FDJ a refusé de lui payer certains paris gagnants, 57 au total. Ses appels téléphoniques et ses courriers recommandés n’y changeant rien, il a porté l’affaire devant la justice en février 2015.
« Si un parieur prend trop d’argent, vu qu’il serait illégal de le virer, on va par exemple limiter ses mises à 1 euro. C’est un monde de faux-culs ! » Benoît Tréanton, joueur assiduPour justifier son refus de lui régler une grande partie de ses gains, la FDJ met alors en avant des « erreurs manifestes » de cotes, ces chiffres qui quantifient la probabilité d’un résultat sportif. Autrement dit, la société s’est trompée dans la fixation des cotes, ce dont le joueur a su profiter en misant gros de manière très ciblée.
La FDJ invoque comme argument de défense l’article 5.7 de son règlement : « En cas d’erreur manifeste portant sur tout ou partie des éléments constitutifs de l’offre de pari proposée aux joueurs au titre d’une manifestation sportive, [elle] se réserve le droit d’annuler tout ou partie des paris, pronostics ou prises de jeux concernés. » Plutôt qu’un « parieur assidu », l’opérateur décrit Paul K. comme un « chasseur d’erreurs », dont...
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