Qu'est-ce que la blockchain ?
La blockchain (« chaîne de blocs » en français) n'est ni plus ni moins qu'un grand registre de transactions dans lequel sont enregistrés tous les échanges effectués entre les utilisateurs du réseau. Ces écritures sont archivées dans des blocs de manière chronologique depuis la première transaction réalisée jusqu'à la dernière et sont disponibles publiquement. Cela permet de stocker et de transmettre des données numériques à moindres frais de manière transparente et sécurisée sans aucun organe de contrôle ni tiers de confiance. La blockchain n'est en effet pas dirigée par des humains ni par des institutions financières, mais par des réseaux d'ordinateurs et des protocoles informatiques. Elle est par ailleurs décentralisée et distribuée, c'est-à-dire que chaque participant en possède une copie mise à jour en temps réel sur son ordinateur. Contrairement à une base de données traditionnelle, les données ne sont pas hébergées sur un serveur centralisé, mais sur les terminaux des participants appelés « nœuds de réseau ». Grâce à un processus de validation cryptographique, les informations regroupées par blocs et partagées entre tous les participants sont infalsifiables et inviolables. Ces transactions sécurisées sans intermédiaire ne se limitent pas aux seuls échanges de devises, mais peuvent être utilisées pour gérer des assurances, des votes, des droits d'auteur, etc. Outre les blockchains publiques ouvertes et consultables par tous sur Internet, il existe de plus en plus de blockchains privées dont l'accès est réservé uniquement aux participants agréés.
Quel rapport entre le Bitcoin et la blockchain ?
Les deux technologies sont intimement liées puisque la première blockchain est apparue en 2009 en même temps que le bitcoin. Toutes deux ont été créées par un mystérieux personnage connu sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto dont personne ne connaît la véritable identité — à supposer qu'il existe réellement. Le bitcoin est la première monnaie numérique décentralisée, tandis que la blockchain constitue l'infrastructure virtuelle qui permet d'échanger des unités de comptes (bitcoins ou autres cryptomonnaies) de manière sécurisée et infalsifiable. Même si la valeur du bitcoin a atteint des sommets (16 323 € au mois de décembre 2017), sa volatilité est telle que beaucoup prédisent encore son futur effondrement. À l'inverse, aujourd'hui, de plus en plus d'économistes s'accordent à dire que l'innovation majeure de Satoshi Nakamoto est la blockchain. Cette technologie prometteuse qui peut en effet servir de support à de multiples applications pourrait bien bouleverser l'économie mondiale dans les années à venir.
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Comment fonctionne la chaîne de blocs ?
Si le principe de fonctionnement de la blockchain est simple, elle repose sur des technologies complexes pas toujours faciles à appréhender. Elle est constituée de blocs pouvant être comparés à des livres de comptes sur lesquels sont inscrites toutes les informations relatives à des transactions entre utilisateurs. À noter que chacune de ces traces écrites mentionne la nature du transfert (actifs numériques, titres, actions…), l'adresse de l'émetteur et celle du destinataire, ainsi qu'une empreinte cryptographique. Une fois ajoutée, une transaction ne peut plus être modifiée. Lorsqu'un bloc est plein, un second est créé et ainsi de suite dans un ordre chronologique jusqu'à former une chaîne de blocs. Chaque bloc doit être validé par les nœuds de réseau (ou « mineurs ») selon des processus plus ou moins complexes consistant à résoudre des problèmes algorithmiques. Une fois validé, le bloc est horodaté et ajouté à la chaîne de blocs qui est répliquée sur l'ensemble des ordinateurs du réseau. Selon le type de blockchain, le temps d'une transaction est compris entre une vingtaine de secondes et une dizaine de minutes.
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