Pour le directeur général de la Fondapol, un think tank de science politique, le chef de l’Etat a rappelé dans son discours devant le Congrès, le 9 juillet, que l’appareil bureaucratique est largement responsable des lenteurs qui immobilisent la France depuis quarante ans.
Tribune. Pour le chef de l’Etat, un an après son élection, l’atmosphère n’est plus aussi favorable. Le fait que, pour l’heure, les oppositions n’en tirent aucun bénéfice donne à penser que la désagrégation électorale du monde politique lancée en 2017 n’est pas terminée. Les réactions immédiates à cette deuxième intervention du président Macron devant le Congrès mettent en évidence une opposition encore inerte malgré les révolutions doctrinales que ses échecs lui commandent d’accomplir, comme si elle était habitée par la conviction secrète d’un retour possible au monde familier.
Ainsi, la réunion du Congrès est en elle-même déjà un objet de polémique significatif. Dans la confusion, les oppositions reprochent à Emmanuel Macron de les réunir à Versailles peu de temps après lui avoir reproché d’ignorer les parlementaires. Plus encore, l’opposition de droite semble oublier que le président tire cette possibilité de s’adresser à la représentation nationale d’une réforme qu’elle a voulue elle-même, en 2008.
Par des prises de parole disparates et désarticulées, l’opposition en vient à qualifier de « dérive monarchique » la réunion annuelle de tous les parlementaires. La confusion augmente lorsque les députés de La France insoumise refusent de siéger, mais suivent la retransmission du discours qu’ils commentent en direct sur les réseaux sociaux.
Leur chef de file, Jean-Luc Mélenchon, contribue lui-même activement à cet effacement de la politique démocratique institutionnalisée au profit d’une scène médiatique tumultueuse, dans laquelle on ne peut voir aucun progrès de la représentation et de la délibération.
Comme s’il n’y était incité que par cette polémique, le président annonce une réforme constitutionnelle de grande importance. Il s’agit de permettre au chef de l’Etat non seulement d’écouter les interventions des représentants de chacun des groupes parlementaires mais aussi d’y répondre. La réforme...