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Lors du débat qui s’est tenu au Palais-Bourbon, lundi, le premier ministre a dévoilé six orientations avec la volonté de rassurer sa majorité sur les intentions de l’exécutif en termes de politique migratoire.

Le rendez-vous était annoncé comme un moment fort pour le gouvernement. Une façon de regarder les choses « en face », selon les mots d’Emmanuel Macron, convaincu que les Français étaient attentifs sur l’immigration et que là réside l’un des principaux terrains d’opposition avec son adversaire électoral, le Rassemblement national (RN).

Lundi 7 octobre, les députés et une partie du gouvernement ont pris place dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale pour près de cinq heures de débat sur la politique migratoire de la France. Un exercice voulu par le président de la République, annoncé lors de sa conférence de presse de sortie de la crise des « gilets jaunes » en avril.

Pendant plusieurs semaines, l’imminence du débat a nourri le débat. Une ligne dure semblait se dessiner à mesure que le chef de l’Etat ou le gouvernement ciblaient dans leurs déclarations publiques le détournement de la demande d’asile ou les abus du système de soins. Mais si l’on pouvait craindre que la majorité se déchire sur ce thème qui la divise, elle semble, à l’issue des discussions, assez rassemblée.

Et pour cause, dans un savant dosage de« en même temps », destiné à la rassurer, à travers des prises de parole mesurées, vantant une « logique équilibrée » (le premier ministre Edouard Philippe), un système « efficace et juste » (le ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian), l’alliance des concepts de « responsabilité et solidarité » (son collègue de l’intérieur Christophe Castaner), le gouvernement est finalement resté très général pour décliner les moyens de son ambition de maîtrise des flux tout en souhaitant « bien accueillir » les réfugiés et autres migrants réguliers.

Six « orientations »

« Le cœur de notre politique d’immigration c’est la réussite de l’intégration » affirmait même le locataire de Beauvau tandis que la ministre des solidarités et de la santé Anès Buzyn se lançait dans un long plaidoyer pour l’Aide médicale d’Etat (AME). « J’ai l’impression qu’on a un positionnement plus à gauche qu’avant », se félicitait, en sortant des débats, le député (MoDem) du Finistère Erwan Balandant. « On va avoir une politique plus humaniste, j’ai l’impression que le débat a conduit à ça. »


Lire la suite : Débat sur l’immigration à l’Assemblée : un goût d’inachevé pour l’opposition et les ONG


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