Hakim El Karoui, essayiste et conseiller du pouvoir, prône, pour l’Institut Montaigne, « une nouvelle organisation de l’islam en France et en Europe ».
Au moment où Emmanuel Macron peaufine ses propositions pour l’organisation de l’islam en France, Hakim El Karoui, essayiste et conseiller du pouvoir, plaide, dans un rapport de l’Institut Montaigne révélé dimanche 9 septembre, pour que ce ne soit pas « la peur » qui dessine la « réponse à l’islamisme » mais au contraire « la raison » pour imaginer « une nouvelle organisation de l’islam en France et en Europe ».
En septembre 2016, Hakim El Karoui avait plutôt fait courir un frisson d’inquiétude en affirmant, dans un rapport pour le même cercle de réflexion, que 28 % des Français musulmans étaient adeptes d’un islam d’affirmation, qualifié alors de « sécessionniste » et de « fondamentaliste », en rupture avec les valeurs politiques dominantes. Certes, selon lui, la majorité des musulmans français ne se reconnaissaient pas dans ce système de valeurs. Mais celui-ci était plébiscité par les plus jeunes générations, recueillant l’adhésion de la moitié des 15-25 ans interrogés par l’IFOP à sa demande.
Dans ce nouveau rapport, il retrace cette fois, de l’Egypte à la Turquie, de l’Arabie Saoudite à l’Iran, la généalogie, les penseurs et les modes de diffusion planétaire d’une idéologie religieuse, « l’islamisme », qui a aujourd’hui des relais et une audience dans de nombreux pays européens.
Sous cette appellation d’« islamisme », Hakim El Karoui englobe des courants qui parfois se combattent vigoureusement, comme le salafisme et le mouvement des Frères musulmans, mais qui ont selon lui des caractéristiques communes. « Véritable idéologie contemporaine », ils formeraient un ensemble qui « porte une interprétation du monde, une vision de l’organisation de la société – y compris le monde profane – et un rôle donné à la religion dans l’exercice du pouvoir ». Wahhabisme et frérisme poursuivraient « un objectif commun : faire de l’islam un cadre de vie, un projet pour...
De l’Arabie saoudite aux réseaux sociaux, un rapport dessine la force d’influence de l’islamisme
islamisme 
