«Les retraités ne sont ni des privilégiés, ni des égoïstes». Édouard Philippe l'a assuré ce matin au micro de BFMTV/RMC. Le premier ministre dit comprendre «la colère» et «l'agacement» qu'a provoqué la hausse de la CSG entrée en vigueur en début d'année en contrepartie de la suppression d'une partie des cotisations salariales. Dans un geste d'apaisement, il annonce donc son intention de «corriger le dispositif». Du moins pour les 100.000 ménages dont le revenu fiscal de référence se situe juste au-dessus du seuil retenu pour cette augmentation, soit 14.404 euros. «La mesure s'applique à tous ceux qui sont au-dessus du revenu fiscal de référence de 14.404 euros. Ce qui peut faire passer au-dessus de ce seuil, ce sont d'autres revenus (…) Dans un couple avec une petite retraite et une retraite largement au-dessus du seuil, l'addition des deux retraites fait que vous passez au-dessus du seuil du revenu fiscal de référence pour un couple», a expliqué le premier ministre. «Il y a 7,5 millions de Français qui sont concernés et 100.000 dans une zone d'interstice où objectivement ils voient une hausse de la CSG alors que l'addition des deux niveaux de pension les place juste au-dessus du seuil. Pour ces 100.000 Français-là, il faut corriger le dispositif, et nous le corrigerons dans la prochaine loi de finances», a-t-il indiqué.
Le chef du gouvernement insiste toutefois sur l'importance de la réforme. «Quand on veut remettre une société au travail, il faut en passer par là», affirme-t-il. «L'objectif du gouvernement, c'est de faire en sorte que le travail paye et de faire peser le financement de la protection sociale sur l'ensemble des Français. L'idée de faire en sorte que la protection sociale soit financée par tous est indispensable», a-t-il expliqué, tout en rappelant que la mesure ne touchait pas les inactifs les plus fragiles. «40% des retraités ne sont pas concernés», précise-t-il.
Le premier ministre a par ailleurs tenu à défendre le calendrier de la réforme: «au 1er janvier, suppression des cotisations salariales et hausse de la CSG. Deuxième vague en octobre de suppression de cotisations et diminution d'un tiers de la taxe habitation. Sur les trois ans qui viennent, ça sera 600 euros par an qui disparaîtront de la feuille d'impôt des Français qui payent un impôt local», explique-t-il. Et de souligner que la hausse de la CSG «ne rapporte rien à l'État» puisqu'il s'agit d'une mesure compensant la disparition des cotisations.
Édouard Philippe a également tenu à rappeler que son gouvernement prévoyait d'augmenter le minimum vieillesse de 30 euros au 1er avril prochain. «Il montera progressivement jusqu'en 2020», assure-t-il.
La demi-part des veuves à l'étude
Autre sujet polémique sur lequel le gouvernement est prêt à un geste: la demi-part des veuves et veufs. «Un certain nombre de voix dans la majorité se sont exprimées pour dire que c'est une mesure de justice.
Ce n'est pas arbitré. Tout est possible, pour autant qu'on conserve la cohérence de l'action que je mène», a-t-il expliqué. «Il faut faire en sorte que le travail paye, que nous devons maîtriser nos comptes publics, ça fait longtemps que l'effort n'a pas été réalisé. On va mettre en place des mesures de justice mais je ne veux pas faire de promesses», prévient toutefois le premier ministre.
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