Quelle est la distance de sécurité qu'il est conseillé de respecter pour limiter les risques de transmission du coronavirus ? La question divise les experts. Un mètre apparaît comme un strict minimum. Mais certains estiment qu'il faudrait prendre beaucoup plus de distance que cela.
Le coronavirus, nous le savons tous désormais, est particulièrement contagieux. «?En l'absence de mesures de contrôle et de prévention, chaque patient infecte entre 2 et 3 personnes?», indique l'Institut Pasteur. Comment ? Par un contact proche avec une personne infectée. Mais encore faut-il définir ce que signifie l'expression «?contact proche?». L'Organisation mondiale de la santé (OMS) évoque une distance de moins d'un mètre. Une distance dite de sécurité que notre gouvernement nous prie donc de respecter.
Mais d'autres pays demandent de se tenir à au moins 1,5 mètre de chaque personne. C'est le cas de l'Allemagne, de l'Australie ou de la Belgique, par exemple. Aux États-Unis, il est question de 6 pieds, soit 1,8 mètre. Notamment parce que certaines voix laissent entendre qu'un mètre ne suffit pas à arrêter le virus. C'est la position par exemple de chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT - États-Unis) qui étudient la dynamique des fluides. Selon eux, les éternuements et la toux sont à l'origine de nuages qui peuvent voyager jusqu'à 27 pieds soit... 8,2 mètres?!
Les chercheurs du MIT affirment que des gouttelettes de toutes les tailles sont émises lorsqu'une personne tousse ou éternue. Elles sont transportées par un nuage gazeux à des vitesses comprises entre 36 et 110 km/h. Un phénomène seulement partiellement atténué par le fait d'éternuer dans son coude. Et contre lequel les masques chirurgicaux ne seraient pas efficaces.
Dans l’attente de nouvelles données
Des données brutes que les spécialistes des maladies infectieuses semblent vouloir modérer. Pour eux, la question n'est pas tant de savoir sur quelle distance un virus peut voyager, mais sur quelle distance il peut représenter une menace. Concernant le coronavirus SARS-CoV-2, ce sont les plus grosses gouttelettes - de type salive ou morve - qui semblent les plus à craindre.
Et selon les médecins, habituellement, à moins de deux mètres après avoir quitté le corps d'un malade - lorsqu'il tousse ou éternue -, ces gouttelettes-là tombent au sol. D'où l'idée d'établir une distance de sécurité de cet ordre de grandeur. D'autant qu'ils jugent que si le coronavirus pouvait effectivement se transmettre de personne à personne sur des distances allant jusqu'à huit mètres, il y aurait encore bien plus de malades à l'heure actuelle.
Les chercheurs du MIT maintiennent et s'inquiètent que les recommandations soient établies plus en fonction des qualités des équipements de protection disponibles qu'en fonction de réelles données scientifiques. Celles qui orientent vers une distance de sécurité de 1,8 mètre dateraient des années 1930-1940 et leurs limites auraient déjà été démontrées. L'OMS, de son côté, salue ce type d'efforts de modélisation qui apporte assurément des connaissances nouvelles sur le comportement de ce coronavirus jusqu'à peu inconnu. Et elle assure que les recommandations seront mises à jour, si nécessaire, en fonction des preuves qui pourront émerger...
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