Fer de lance de l’afrofusion actuelle, le Nigérian livre un quatrième album habité par l’envie de faire rayonner sa musique sur le monde. Tout en conservant les bases qui ont fait son succès, il s'aventure désormais sur des territoires plus pop. Analyse d'un phénomène.
Il existe un proverbe tibétain disant ceci?: "Quand tu es arrivé au sommet de la montagne, continue de grimper." Il y a un an et des poussières, Damini Ebunoluwa Ogulu, aka Burna Boy, atteignait un sommet avec son album African Giant. Lui qui, par ce titre et par sa mégalomanie assumée et assurée, prétendait pouvoir enjamber n’importe quel océan grâce à sa musique, se fait aujourd’hui plus grand encore.
Twice As Tall, donc. "Deux fois plus grand" en français. Comme si rien ne pouvait rassasier le Nigérian passé star de la sono mondiale en deux années, archétype des mutations récentes des musiques africaines modernes.
Alors, comment continuer de grimper?? Tout d’abord, il faut faire un bilan?: en trois albums et deux EP acclamés, Burna Boy, 29 ans, est devenu ce chanteur-producteur fer de lance d’une génération d’artistes venus du continent africain, ayant toutes les cartes en main pour se défaire des fantasmes d'exotisme que l'on projette encore trop souvent sur eux.
Ils ne sont pas pionniers, mais sont parvenus, non sans l’aide de poids lourds nord-américains (Drake notamment), à imposer leur son, cette afrofusion, comme part de la norme. C’est cette volonté qui change tout, chamboule les cases et influence la musique mondiale. Puff Daddy, aux manettes pour produire ce Twice As Tall, l’a bien dit à Burna Boy dans une vidéo?: "On va le faire?! On va faire sortir cette saloperie hors de l’eau?! Tu vas faire l’album de l’année. Tu vois ce que je veux dire?? Pas l’album africain, non, je ne sais même pas ce que ça veut dire. Tu vas faire l’album de la putain d’année?!"
"Ils ne pourront pas nous enterrer"
Sur African Giant, Burna Boy développait une couleur sombre, sans compromis. On entrait dans cette tracklist comme dans un bain de gazole, enveloppé dans un son qui ne laissait presque jamais place au silence, et dont on ne sortait qu’à la fin de chaque morceau. Sur Twice As Tall, la démarche est différente. Si la recette naija continue de transformer des morceaux tels que Comma, Alarm Clock ou Bebo en bombes noires, ou sensuelles si l’on est de nature optimiste, la démarche est ici de lancer le javelot plus loin encore. En témoigne le titre d’ouverture, Level Up, en featuring avec le patriarche sénégalais Youssou N’Dour.
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