REVUE DE PRESSE - La nouvelle saillie d'Emmanuel Macron accusant certains salaris ou syndicalistes "de foutre le bordel" passe mal dans la presse de ce vendredi 6 octobre. Pour les ditorialistes, ces mots "laissent l'impression d'un mépris de classe".
"Certains, au lieu de foutre le bordel, feraient mieux d'aller regarder s'ils ne peuvent pas avoir des postes l-bas, parce qu'il y en a qui ont les qualifications pour le faire et ce n'est pas loin de chez eux". Cette phrase - prononce mercredi gletons (Corrze) lors d'un apart avec le prsident socialiste de la rgion Nouvelle-Aquitaine Alain Rousset - a t vivement dnonce droite comme gauche, le Parti socialiste (PS) appelant le prsident "rester matre de son langage et respecter les Franais".
57% DES FRANAIS CHOQUS
Selon un sondage Harris Interactive publi ce vendredi, 57% des Franais se disent choqus par les mots utiliss par Emmanuel Macron. Ils sont 66% estimer qu'un salari dont l'entreprise serait en difficult "devrait plutt se mobiliser pour dfendre son emploi" alors que "34%" pensent qu'il "devrait en chercher un nouveau dans une autre structure".
"Une fois le tour mprisant de la formule mis de ct (mais non absous), on peut discuter: formation et reconversion sont des moyens lgitimes de lutter contre le chmage. S'il l'avait dit ainsi, point de polmique", crit Laurent Joffrin, dans Libration, avant d'assner : "Mais la forme compte".
Nicolas Beytout, dans L'Opinion, comme plusieurs de ses confrres, pense que sur le fond Emmanuel Macron a "raison". Mais, "pourquoi le dire ainsi, avec ces mots l ? Des mots qui fchent, crent l'impression d'un mpris de classe", s'interroge-t-il. "Un prsident ne devrait pas dire a. Au nom d'une certaine ide de la cohsion", se dsole Stphane Siret, dans Paris-Normandie. "Un prsident devrait soigner son langage", renchrit Sbastien Lacroix de L'Union/L'Ardennais.
"LE VERNIS CRAQUE"
"Quand Jupiter est en visite, il est pri de causer comme Jupiter et non comme un charretier", s'exclame Dominique Jung, des Dernires Nouvelles d'Alsace. Pour ce dernier : "Le coup de gueule du chef de l'tat brouille son message". "Pire, il confirme cette image de banquier hors sol, dconnect du terrain et des ralits sociales", s'inquite Hubert Coudurier, du Tlgramme.
"Cette saillie vient ajouter de l'eau au moulin de ceux qui ironisent sur le Robin des bois l'envers qui prend... aux pauvres pour donner aux riches", persifle Jean-Marcel Bouguereau, de La Rpublique des Pyrnes. Trs en colre, Maud Vergnol, dans l'Humanit, s'alarme de voir un prsident de la Rpublique ne plus "contrler sa morgue" et de la "violence de ses attaques l'gard des plus fragiles."