Le PDG de LVMH, qui rachète le joaillier américain Tiffany, a bâti son empire du luxe et sa fortune à coups d’acquisitions. Il talonne Jeff Bezos et Bill Gates pour le titre d’homme le plus riche du monde.
Les diamants sont les meilleurs amis de Bernard Arnault. L’acquisition de Tiffany par LVMH, annoncée lundi 25 novembre, lui permet de talonner un peu plus Bill Gates, qui a cofondé Microsoft en 1975, et Jeff Bezos, le patron d’Amazon, pour le titre de l’homme le plus riche de la planète. D’après le classement Billionnaire Index de l’agence Bloomberg, établi à partir de leurs participations financières, la fortune des deux Américains est estimée à 109 milliards de dollars chacun. Celle de M. Arnault, qui détient 47 % du capital de LVMH avec sa famille, atteint 100 milliards.
« Ce n’est pas du tout de l’argent que j’ai sur mon compte. C’est la valeur des actions du groupe. Si les actions montent, ça monte, si les actions baisent ; ça baisse. Voilà », a-t-il minimisé auprès du journal Le Monde, lors d’une interview en marge de l’inauguration d’un atelier Louis Vuitton à côté de Dallas, au Texas, le 17 octobre.
Il n’empêche. En 2020, une fois consolidés les chiffres du joaillier américain, la valeur de la fortune de M. Arnault devrait encore grimper. Car, dès 2020, Tiffany apportera « 500 à 600 millions d’euros de résultat opérationnel » à LVMH, a fait valoir le PDG, lundi 25 novembre. Et en avalant Tiffany, dont la capitalisation boursière atteint 15 milliards de dollars à Wall Street, le groupe de M. Arnault devrait encore augmenter sa propre valeur en Bourse.
A Paris, le titre a gagné près de 60 % depuis le début de l’année. Soit une hausse deux fois plus rapide à celle du CAC 40. LVMH est ainsi la première capitalisation de l’indice boursier de Paris, devant Total, avec une valeur de 203 milliards d’euros. « Si on nous compare à Microsoft, [nous sommes] encore petits », a fait valoir M. Arnault lors d’une interview à paraître le 30 novembre en « une » du magazine financier Forbes.
De grandes ambitions
Car le Français a de grandes ambitions. Son plan est de multiplier les acquisitions pour entrer dans le club des entreprises dont la capitalisation excède 500 milliards de dollars, à en croire des banquiers. Et la signature du rachat de Tiffany âprement négocié entre ses conseils, JP Morgan et Citi, et ceux de l’américain, Centerview et Goldman Sachs, pour un montant de 14,7 milliards d’euros, en fait partie.
Depuis une dizaine d’années, le géant du luxe multiplie les opérations de croissance externe. « Au final, depuis 2015 et avant Tiffany, LVMH a été à l’origine de 41 % des transactions en valeur du secteur du luxe », rappellent les gérants de Mandarine Gestion. Parmi elles, figurent le rachat de Bulgari en 2011 pour 3,7 milliards d’euros et celui, cette année, de l’américain Belmont, propriétaire des palaces Cipriani à Venise et Copacabana à Rio de Janeiro, pour 3,2 milliards d’euros. Deux ans auparavant, en 2017, LVMH avait aussi relancé son titre en Bourse lors d’une opération dite de « simplification de ses structures » destinée à racheter à 100 % Christian Dior, filiale jusque-là détenue à 74 % par Groupe Arnault, véhicule d’investissement de sa famille. L’opération avait coûté 6,5 milliards d’euros au groupe LVMH.
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