La justice azerbaïdjanaise a décidé mercredi de libérer de prison la journaliste et militante anticorruption Khadija Ismaïlova, détenue notamment pour des accusations d'évasion fiscale qu'elle dénonce comme politiquement motivées, a annoncé son avocat.
"La Cour suprême d'Azerbaïdjan a commué la peine initiale de sept ans et demi de prison ferme d'Ismaïlova en trois ans et demi de prison avec sursis", a déclaré à l'AFP Fariz Namazly, l'avocat de la journaliste.
"Nous nous attendons à ce qu'elle quitte la prison plus tard dans la soirée", a-t-il ajouté.
Khadija Ismaïlova, 39 ans, journaliste d'investigation pour la radio Azadliq et ancienne rédactrice en chef du bureau local du média financé par les États-Unis Radio Free Europe/Radio Liberty, avait été condamnée à sept ans et demi de prison en septembre pour activité économique illégale et évasion fiscale.
La journaliste avait rejeté ces accusations, qu'elle estime être orchestrées par le pouvoir.
Connue pour ses enquêtes sur la corruption, Mme Ismaïlova avait accusé le gouvernement d'avoir recueilli des preuves contre elle "illégalement, sous la pression" et d'avoir "inventé les crimes" qui lui sont reprochés.
Les Occidentaux et les organisations de défense des droits de l'Homme ont dénoncé sa condamnation et appelé les autorités azerbaïdjanaises à la libérer. Amnesty International l'avait notamment qualifié de "prisonnière d'opinion".
Mme Ismaïlova est la lauréate 2016 du prix mondial de la liberté de la presse Guillermo Cano, décerné par l'UNESCO. Elle a aussi reçu en août le prestigieux prix Alison Des Forges de l'ONG Human Rights Watch, récompensant des militants des droits de l'Homme.
Les ONG de défense des droits de l'Homme dénoncent régulièrement le régime du président azerbaïdjanais Ilham Aliev, dont toute contestation provoque aussitôt selon elles une réaction sévère des autorités de ce pays du Caucase riche en pétrole.
Quatorze opposants politiques et militants des droits de l'homme considérés comme des "prisonniers politiques" par les ONG ont bénéficié d'une amnistie présidentielle et ont été libérés en mars, mais Khadija Ismaïlova n'en faisait pas partie.
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