Entre une population qui se dit harcelée et des policiers qui se sentent haïs et abandonnés, la crise est ancienne. La presse cherche des solutions.
Depuis l'arrestation très violente d'un jeune à Aulnay-sous-Bois, qui a mené à la mise en examen de quatre policiers, dont l'un accusé de viol, les tensions sont vives à Aulnay et aux alentours, et des manifestations dégénèrent à Paris. Ces violences interviennent alors que les policiers ont mené il y a peu un mouvement inédit à la suite de l'agression de quatre des leurs dans leur véhicule à Viry-Châtillon. Elles ont eu lieu également après la mort suspecte lors de son interpellation d'Adama Traoré à Beaumont-sur-Oise. Sans parler des heurts très graves qui ont opposé manifestants et forces de l'ordre lors du mouvement contre la loi travail.
Entre la population et la police, la défiance semble n'avoir jamais été aussi grande. D'un côté des policiers qui se sentent haïs et qui sont agressés. De l'autre, des bavures, pour certaines avérées, d'autres présumées, des contrôles d'identité qui dérapent, sur fond d'insécurité persistante.
Corporatisme
Les éditorialistes s'inquiètent de ce climat délétère. Dominique Garaud dans La Charente libre pointe « le dérapage incontrôlé de Luc Poignant, chargé de communication du syndicat Unité SGP Police-FO, contraint de présenter ses plus plates excuses après avoir qualifié l'insulte bamboula [dont Théo accuse les policiers] de formule à peu près convenable ». L'éditorialiste déplore l'aveuglement corporatiste du syndicaliste, qui a préféré « [faire] valoir une sorte de droit à l'insulte notoirement raciste qu'auraient des policiers eux-mêmes constamment agonis d'injures lors des tentatives d'interpellations. Comme si la gravité des blessures au rectum du jeune Théo n'interdisait pas une défense a priori d'une version accidentelle retenue par l'IGPN (...) Lire la suite sur LePoint.fr