La "taxe des loyers implicites" revient régulièrement sur la table. Le principe est simple : le propriétaire d’un logement devrait ajouter à son revenu imposable l’équivalent du loyer qu’il devrait se payer à lui-même – du locataire virtuel au propriétaire réel - pour l’intégrer au calcul de l’impôt sur le revenu.
Thomas Piketty avait déjà avancé cette idée en 2011, puis le Conseil d’analyse économique en septembre 2013 et Terra Nova en février 2015. Cette année, c’est au tour de l’OFCE, organisme public et proche de Sciences-Po, tout un programme. S’agit-il d’une judicieuse proposition d’équité fiscale ou la promesse – heureusement sans lendemain jusqu’ici - d’un odieux racket de la propriété privée ?
En France, on aime bien le bonneteau fiscal. Au lieu de simplifier la fiscalité dans son ensemble, les nouvelles taxes s’empilent et rendent le système instable et illisible. Cette agitation masque l’absence de réduction structurelle de la pression fiscale et, surtout, de baisse significative de la dépense publique qui devrait venir la compenser. Chaque innovation fiscale – expertise française – apporte son lot de gagnants et de perdants, en général surtout de perdants. Comme au bonneteau, le citoyen-contribuable croit qu’il peut l’emporter, mais c’est toujours Bercy qui rafle la mise à la fin.
Rappelez-vous la CSG qui, à sa création en 1990 au taux de 1.1%, devait rester temporaire pour financer la protection sociale. Vingt-cinq ans après, elle est sept fois plus élevée et coûte environ 75 milliards d’euros aux Français. Les charges sociales, elles, n’ont cessé de croître à l’instar de la dette sociale. Qui peut sérieusement croire qu’un nouvel impôt sur des loyers imaginaires sera compensé par la baisse d’impôts contreproductifs - c’est déjà bien de reconnaître qu’ils le sont - ? Nous conserverions les deux, comme (...)lire la suite sur Atlantico