RENTREE SCOLAIRE - Ce jeudi 17 août, l'allocation de rentrée scolaire est versée aux parents. Qui dit allocation, dit courses de rentrée. Si vous n'avez pas acheté les fournitures scolaires plus tôt dans l'été, c'est le moment de s'y mettre. Même si les rayons sont bondés, même si cela va prendre du temps, de l'argent et de l'énergie, même si parents et enfants ne seront pas d'accord sur tout.
Selon un sondage réalisée en août 2015, 41,8% des Français voyaient les courses de rentrée comme un moment agréable, contre 19,3% à penser l'inverse. Si les marques de papeterie peuvent se frotter les mains, les courses de rentrée ont plus d'implication qu'un simple cahier pour les parents comme pour les enfants.
"La rentrée c'est une fête de la consommation, confirme Christophe Benavent, professeur à l'Université Paris Ouest en Marketing, cultures et stratégie interrogé par Le HuffPost avant de préciser, que "les parents y achètent de l'investissement sur l'année, les enfants une partie de leur identité."
Les fournitures scolaires ou le pouvoir de maîtriser quelque chose
Derrière les lots d'effaceurs et de pots de colle, l'investissement est aussi un pari sur la réussite scolaire de l'enfant. "Pour les parents, il s'agit de l'une des rares possibilités d'intervenir dans la vie scolaire, avance Christophe Benavent. Il s'agit de donner le meilleur possible à son enfant pour mettre toutes les chances de son côté. C'est donc aussi une source d'angoisse, de pression." Une pression qui touche évidemment aux moyens financiers des parents.
Selon un sondage américain diffusé en 2014, à la rentrée, les courses sont ce qui stressent le plus les parents devant la crainte de voir son enfant se faire harceler ou qu'il écope de "mauvais professeurs". Comme le souligne Time, un coup d'œil plus précis à cette étude montre que la crainte de ne pas avoir les moyens financiers suffisants prédomine à la rentrée scolaire.
Partir à la recherche de tous les éléments de la liste de fournitures renvoie aussi souvent à son rapport à l'école, aux souvenirs qui s'y rattachent. "Certains parents surinvestissent l'achat des fournitures scolaires", explique Christophe Benavent émettant l'hypothèse que "cela peut varier en fonction des classes sociales mais aussi en fonction du passé scolaire, si un parent a vécu un échec scolaire, on peut supposer qu'il va s'investir plus, car les fournitures scolaires sont un domaine dans lequel il a encore la maîtrise."
L'inquiétude, un piège marketing efficace
Cette inquiétude à vouloir mettre toutes les chances de son côté qui peut pousser certains parents à aller bien au-delà du simple achat de fournitures scolaires ou d'une nouvelle paires de chaussures pour la rentrée. Interrogée par 20 minutes, Sylviane Giampino, psychanalyste et psychologue pour enfants met en garde contre les pièges marketing qui peuvent venir rassurer cette inquiétude: "L'anxiété touche deux plans: le bien-être de l'enfant et sa réussite. Les parents se laissent aussi manipuler par la société de consommation qui les pousse à racheter une bibliothèque complète et à refaire la chambre".