- Le petit Grégory, 4 ans, a été découvert mort en 1984
- Plus de 30 ans après, les gendarmes ont relancé l’enquête
- Témoin clé, Murielle Bolle est entendue, ce mercredi
Cela faisait deux semaines qu’elle était « un peu inquiète ». Murielle Bolle a été interpellée par les gendarmes, ce mercredi, à son domicile dans le cadre de l’enquête ouverte, trente-deux ans après, pour tenter d’élucider les circonstances de la mort du petit Grégory.
L’audition de Murielle Bolle était attendue après l’arrestation, il y a deux semaines, de cinq personnes faisant partie de l’entourage proche de Jean-Marie et Christine Villemin, les parents du petit Grégory. Les enquêteurs pensent que celle que l’on surnommait « Bouboule » à l’époque des faits est l’une des pièces du puzzle macabre qu’ils tentent de former, 32 ans après, pour élucider les circonstances de la mort de Grégory Villemin, découvert pieds et poings liés dans les eaux froides de la Vologne (Vosges), le 16 octobre 1984.
En 1984, elle a chargé Bernard Laroche avant de se rétracter
Âgée de 15 ans au moment des faits, Murielle Bolle a commencé par raconter aux gendarmes qu’elle était repartie, ce jour-là, du collège en autocar. Avant de « craquer » et d’avouer qu’elle est, en réalité, rentrée en voiture avec Bernard Laroche, son beau-frère, que celui-ci a embarqué Grégory, qu’il est descendu avec lui « près d’une petite place » avant de revenir seul « un peu plus tard ».
Suspect numéro un des enquêteurs, Bernard Laroche, le cousin de Jean-Marie Villemin, avait été placé en détention avant d’être innocenté par le juge Jean-Michel Lambert. Deux mois après sa sortie de prison, en 1985, il était abattu, devant sa maison, par le père du petit Grégory persuadé de sa culpabilité.
Mais après avoir confirmé ses déclarations, à plusieurs reprises, devant les gendarmes puis le juge d’instruction de l’époque, Murielle Bolle était rentrée chez elle et s’était finalement rétractée de ses accusations à l’encontre de Bernard Laroche. Depuis, « elle s’obstine à nier sa présence dans la voiture de [Bernard Laroche] », indique un arrêt de la cour d’appel de Dijon, de 1993, qui explique cette attitude par les possibles pressions de ses proches.