Jonathan Guyot, policier affecté à la brigade des stupéfiants, a été reconnu une semaine plus tard par plusieurs membres de sa hiérarchie comme étant l’homme à casquette qui, sur les caméras de surveillance du « 36 », est entré à 23 h 31 muni de deux sacs de supermarché vides et en est ressorti une heure plus tard avec deux sacs pleins à craquer.
Son procès s’ouvre, mardi 7 mars, devant le tribunal correctionnel de Paris. Aux côtés de Jonathan Guyot comparaissent huit personnes dont trois autres fonctionnaires de police, parmi lesquels son frère, Donovan Guyot, un escroc réputé, Christophe Rocancourt, et un trafiquant de drogue indicateur de police – un « tonton » dans le jargon – Farid Kharraki. Le dixième prévenu, Moussa Bouzembrak, soupçonné d’être celui qui a écoulé la drogue, est toujours en fuite. Deux autres policiers, mis en cause pendant l’enquête, ont bénéficié d’un non-lieu.
Petites coupures
Une fois le visiteur nocturne du « 36 » identifié, l’enquête était allée vite. Lors de l’interpellation de Jonathan Guyot le 2 août 2014 à Perpignan, les enquêteurs trouvent dans son sac à dos la somme de 16 000 euros « conditionnés par paquets de 49 billets de 20 euros tenus par un dernier billet plié en deux », ainsi que divers bouts de papier portant des indications de sommes en regard d’initiales ou de surnoms, ressemblant à une comptabilité occulte.
À son domicile parisien, ils mettent la main sur près de 33 000 euros en petites coupures dissimulées dans divers endroits. Ses comptes bancaires révèlent de multiples virements en espèces pour près de 46 000 euros et l’examen de son patrimoine permet de découvrir que Jonathan Guyot est propriétaire de plusieurs biens immobiliers dont l’acquisition est incompatible avec ses seules ressources de fonctionnaire de police.